"Comment conserver la forêt face à la population qui vit de la forêt (...) comment comprendre que les populations congolaises sont obligées de vider leur terre, leurs espaces de vie" pour sauver la planète, s'est interrogé Mgr Marcel Utembi, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco).
Il s'exprimait à l'ouverture d'une session organisée par la Commission épiscopale pour les ressources naturelles.
"La RDC a des potentialités importantes par rapport aux enjeux climatiques, mais en échange, le peuple congolais a droit de bénéficier d'une compensation équitable", a déclaré de son côté la ministre de l'Environnement, Ève Bazaiba.
La forêt tropicale congolaise, qui abrite la plus grande biodiversité d'Afrique, couvre plus d'1,55 million de km2 et concentre la majorité des forêts du bassin du fleuve Congo.
"Pour le gouvernement congolais, il n'est pas question de considérer les personnes qui vivent à l'intérieur ou tout autour des aires protégées comme une menace, ou que l'on puisse lier la question de la démographie aux risques de destruction des forêts", a indiqué Mme Bazaiba.
"On ne peut pas demander aux gens de limiter les naissances pour diminuer la pression sur la forêt", a insisté la ministre. "Il n'est pas question de déplacer les gens loin des aires protégées, il faut éduquer les riverains afin qu'ils arrivent à vivre en harmonie avec la forêt, et leur donner d'autres alternatives", a-t-elle ajouté.
Tout en rappelant "l'incommensurable richesse du bassin du Congo et la pauvreté insupportable de ses habitants", l'archevêque de Kinshasa, Fridolin Ambongo, a estimé "possible de coordonner et de rationaliser l'action sur la nature et surtout sur le bassin du Congo".