Une résolution décrétant l'embargo sur les armes en RDC avait été adoptée en 2000. En 2008, le Conseil de sécurité avait décidé d'appliquer cet embargo exclusivement aux groupes armés, tandis que les fournisseurs du gouvernement étaient soumis à un régime de notification au Comité de surveillance de l'ONU.
Une nouvelle résolution adoptée jeudi dernier a prolongé pour un an ce régime, en ramenant l'obligation de notification à seulement 5 types d'armes, notamment les mortiers, lance-grenades, "systèmes portables de défense antiaérienne (MANPADS), "systèmes de missiles guidés antichars".
"Lorsque les Nations unies imposent n'importe quelle restriction pour l'achat d'armes à un pays qui fait face à une centaine de groupes armés, c'est une manière de le fragiliser davantage", a réagi auprès de l'AFP le député national du Nord-Kivu Tembos Yotama (majorité), qui a plaidé pour "l'absence totale de conditionnalité".
"En adoptant cette résolution, les Nations unies nous alertent sur l'urgence d'améliorer le système national de contrôle de la circulation des armes dans le pays, parce que le système actuel est obsolète", a de son côté déclaré à l'AFP Mike Mukebayi, député provincial d'opposition, élu de Kinshasa.
L'est congolais est déstabilisé depuis le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, qui avait déversé plus d'un million de réfugiés hutu rwandais en RDC. Depuis, plus d'une centaine de groupes armés locaux et étrangers sont actifs dans cette partie du pays.
"Il est impossible de connaître le stock d'armes en circulation dans le pays, y compris au sein de l'armée et la police. Le travail de marquage entamé en 2021 s'est arrêté", a regretté l'élu de Kinshasa: "le serveur central de la Commission (nationale de contrôle des armes) est en panne".
"Ce désordre est voulu parce que les armes achetées ou en circulation hors d'un circuit officiellement et régulièrement contrôlé sont une source d'enrichissement illicite et rapide", a tranché le député national du Kasaï-Central Claudel Lubaya, en plaidant pour la redynamisation et la restructuration du système de contrôle en place.