Un médecin a été kidnappé et la pharmacie du centre de santé pillée lors de cette attaque survenue dans le village de Kabasha, à une dizaine de kilomètres de la ville de Beni, dans le Nord-Kivu, a précisé un responsable du centre, appartenant à la Communauté baptiste au centre de l'Afrique (CBCA).
Dans le même territoire de Beni, à Maboya, deux structures de santé avaient été la cible le 20 octobre d'une précédente incursion attribuée aux ADF (Forces démocratiques alliées), une faction armée présentée par le groupe jihadiste Etat islamique comme sa branche en Afrique centrale. Une médecin avait été tuée.
"Nous avons entendu des coups de feu vers 01H00 et tout le monde s'est enfui", a relaté le pasteur Philémon Kasereka, interrogé par téléphone par l'AFP depuis Beni. "Le matin en revenant, nous avons retrouvé le centre hospitalier de Kabasha incendié et constaté que des personnes étaient portées disparues", a-t-il ajouté. Des maisons et véhicules ont également été incendiés.
Un médecin, qui était de garde au centre de santé, figure parmi les disparus, a poursuivi le pasteur, qui a également fait état de deux morts, une femme qui se trouvait dans sa maison incendiée et un bébé tombé du dos de sa mère dans sa fuite. Selon Kalunga Meso, chef du "groupement" Buliki, entité administrative dans laquelle se trouve Kabasha, une troisième personne a été retrouvée morte en brousse.
Sikavia Kasereka, administrateur gestionnaire du centre de santé, a précisé que les patients hospitalisés s'étaient enfuis quand l'attaque a commencé et avaient été retrouvés mercredi matin, de même que les gardes malades et infirmiers. Mais le médecin de garde a disparu, a-t-il dit.
Il s'agit du Dr Jeannot Nziavake, selon le syndicat des médecins de Beni, qui a appelé les médecins de la région à une réunion jeudi matin pour "réfléchir à la question de la sécurisation des professionnels de santé".
Plusieurs centaines de médecins avaient manifesté le 24 octobre à Beni et décrété "trois journées d'hôpital sans médecins" après une attaque rebelle dans la localité de Maboya qui avait fait sept morts, dont une religieuse médecin, la Dr Sylvie Kavuke.