Selon un nouveau calendrier adopté par les dirigeants d'Afrique de l'Est le 17 février, "tous les groupes armés", dont le M23, doivent se retirer d'ici le 30 mars, au terme d'un processus en trois étapes qui devait débuter le 28 février.
Malgré cette énième demande, les rebelles avancent dans le Masisi et restent sur leurs positions dans le Rutshuru, des territoires à l'ouest et au nord de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu.
Ils se sont emparés lundi de Mweso, à une centaine de km au nord de Goma, après avoir pris le contrôle ces derniers jours de Mushaki et brièvement occupé la cité minière de Rubaya. Selon une source sécuritaire, des combats se sont poursuivis mardi à environ 30 km à l'ouest de Goma.
Le M23 occupe aussi des tronçons de la dernière route praticable qui reliait Goma au reste du Nord-Kivu. Trois des quatre routes qui desservent cette ville de plus d’un million d’habitants sont désormais coupées par les rebelles.
La quatrième, menant au Sud-Kivu, s'est effondrée à cause des pluies fin 2022. Cette route qui borde le lac Kivu et mène à Bukavu, une centaine de km plus au sud, avait permis la fuite d'une partie de l'armée et de la population lors de la prise de Goma par le M23 en 2012.
Des dizaines de milliers de personnes vivent aujourd'hui dans les territoires contrôlés par la rébellion. Comme à Mweso, cité de plus de 30.000 habitants, qui est "entièrement occupée par le M23", a déclaré mardi à l'AFP Alphonse Habimana, président de la société civile de la ville.
Dans et autour de l'agglomération, les combats ont opposé jusqu'à lundi après-midi le M23 d'un côté, à l'armée congolaise et des groupes armés de l'autre. Héritier Ndangendange, porte-parole d'un de ces groupes l'APCLS, l'Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain confirme leur défaite, tout en affirmant se tenir "aux environs" de Mweso.
Selon M. Habimana, des habitants qui s'étaient enfuis lundi "ont commencé à regagner leurs maisons mardi", malgré la présence des rebelles. La rébellion majoritairement tutsi du M23, restée en sommeil pendant près de dix ans, a repris les armes fin 2021. Kinshasa accuse le Rwanda de la soutenir, ce qui a été corroboré par des experts de l'ONU, bien que Kigali s'en défende.