Lundi, des miliciens de la Codéco (Coopérative pour le développement du Congo) "ont tué 51 personnes", en majorité des civils déplacés, dans trois localités voisines situées dans la province de l'Ituri, a déclaré à l'AFP le président de la société civile du territoire de Djugu qui englobe ces localités, Jules Tsuba.
"C'est encore un bilan provisoire car la fouille se poursuit. Il y a 43 cases incendiées, et d'autres victimes ont été brûlées dans leurs cases. Il y a une dizaine de blessés", a précisé M. Tsuba.
Le bilan est les circonstances de ces attaques, qui ont eu lieu à environ 80 km au nord-est de Bunia, la capitale provinciale, ont été confirmés à l'AFP par plusieurs sources humanitaires.
Les Casques bleus de la Mission des Nations unies en RDC (Monusco) ont tenté d'intervenir pour empêcher ces tueries, selon ces mêmes sources. Contactée par l'AFP, la Monusco n'avait pas réagi dans l'immédiat.
"Les forces armées de la République démocratique du Congo, avec leurs partenaires, sont intervenues, et cette intervention a limité les dégâts", a de son côté déclaré le porte-parole de l'armée congolaise pour la province, dans un message diffusé à la presse mardi.
La milice Codéco prétend défendre les intérêts de la communauté Lendu, principalement composée d'agriculteurs, face à la communauté Hema, majoritairement pastorale.
Les tueries de lundi auraient été commises en réaction à une attaque de la milice Zaïre, qui affirme défendre la communauté Hema, dans une localité située dans la même zone samedi, selon des sources humanitaires.
La province de l'Ituri est déchirée depuis 2017 par un conflit entre milices communautaires, dont la Codéco et le groupe Zaïre, qui a provoqué la mort de milliers de civils et des déplacements massifs de populations.
Le précédent conflit entre milices communautaires en Ituri avait fait des milliers de morts entre 1999 et 2003, jusqu'à l'intervention d'une force européenne, l'opération Artémis, sous commandement français.
L'Ituri se trouve au nord des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, où le groupe armé antigouvernemental M23 et ses alliés des forces rwandaises, qui ont pris ces dernières années de larges pans de territoire à l'armée congolaise, ont accéléré le mouvement ces dernières semaines et continuent d'avancer vers le sud.
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