La province de Tanganyika est le théâtre depuis 2013 d'affrontements meurtriers entre Bantous de l'ethnie Luba et Pygmées de l'ethnie Twa, mais les tensions entre les deux communautés sont antérieures à l'indépendance de la RDC en 1960.
Après une année d'accalmie, fruit de médiations des autorités locales et de la mission de l'ONU en RDC (Monusco) une nouvelle flambée de violences entre Luba et Twa a causé la mort "d'environ 150 personnes", selon les autorités provinciales.
Dans l'accord conclu vendredi à Kalemie, capitale de Tanganyika, à l'issue d'un forum de trois jours, Luba et Twa se sont dits "déterminés à éliminer définitivement les causes profondes" du conflit "et à promouvoir une véritable réconciliation et cohabitation communautaire".
Plusieurs milliers "de flèches empoisonnées" ont été brûlées et un arbre planté à cette occasion par les représentants des deux communautés, en présence du ministre des Affaires intérieures congolais qui a supervisé les discussions.
Les Luba et les Twa "s'obligent à respecter l'autorité de l'État, rejettent la violence comme moyen d'expression pour revendiquer leurs droits", peut-on également lire dans cet accord.
Ils y reconnaissent "la nécessité de lutter contre les milices" et s'engagent à "lutter contre la pratique des bains fétichistes qui encourage l'activisme des milices et autres groupes armés" à cause d'une "prétendue invulnérabilité" qu'elle confère.
Interrogé par l'AFP, le président de la communauté pygmée, Kapupu Diwa, a affirmé que "les Twa s'engagent à respecter leurs signatures. Nous avons espoir que les Luba feront la même chose".
Le chef coutumier luba de Nyunzu, Mwamba Baruti II, a assuré pour sa part que "la guerre entre les deux communautés est finie désormais" et s'est dit "confiant pour l'avenir".
Le mode de vie des Pygmées, des chasseurs-cueilleurs, est menacé par la déforestation, l'exploitation des mines et l'expansion des terres agricoles des Bantous.
Souvent considérés comme des citoyens de seconde zone, ils cherchent à faire reconnaître leurs droits mais leurs revendications se heurtent régulièrement au refus des populations bantoues.
Fin septembre, à l'issue d'une longue procédure, la justice congolaise avait condamné quatre Bantous à 15 ans de prison pour crimes contre l'humanité, en lien avec ce conflit.
Avec AFP