"Nous maintenons les manifestations de demain malgré les intimidations", explique à VOA Afrique Carbone Beni Wa Beya du mouvement Filimbi.
Selon lui, la jeunesse congolaise est déterminée à braver les menaces.
Le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta, réaffirme, pour sa part, l’interdiction des manifestations politiques publiques. Il dit avoir mis en alerte les forces de l’ordre pour contrer toute manifestation publique.
M. Kimbuta invite, dans un message écrit, les organisateurs de cette campagne à déposer à son cabinet des pièces attestant l’existence légale de leur mouvement ainsi que les noms des personnes appelées à l’engager.
"A toutes fins utiles et par voie de conséquences, je vous demande de surseoir à l’organisation de cette manifestation", indique M. Kimbuta dans le message.
"Nous verrons l’autorité dans l'avant midi et nous tiendrons notre manifestation après cela", rétorque M. Beni.
Selon M. Beni, il sera question de sensibiliser la population sur le respect de la Constitution et particulièrement sur le respect du nombre des mandats et de la date 19 décembre consacrant la fin du deuxième et dernier mandat du président Joseph Kabila.
"Il s’agit d’un mouvement citoyen non-violent ", souligne M. Beya.
Les organisateurs de cette campagne qui regroupe essentiellement les jeunes des mouvements pro-démocratie mais aussi des partis d’opposition, considèrent comme un mépris la réponse du gouvernement qui soutient avoir mis sur pieds un programme de prise en charge de la jeunesse durant les 15 années de pouvoir de Joseph Kabila.
"Nous ne sommes pas manipulés comme l’a dit le président Kabila dans son discours à la nation mais nous conscients de l’impérieuse nécessité et de la responsabilité de tout citoyen de faire respecter la Constitution », déclare M. Beni.
Le climat politique est de plus en plus tendu en RDC à la proche de la date du 19 décembre.
N’ayant pas été organisées avant cette date constitutionnelle, les élections sont repoussées à entre mars et octobre 2018 grâce à un accord signé par le pouvoir et une frange d’opposants.
La majorité de partis d’opposition et des forces vives du pays rejettent l’accord et exigent la démission de M. Kabila au 19 décembre.
Le président Kabila a, lui, nommé un Premier ministre issu de l’opposition mais désavoué par sa famille politique.