Les opérations d'identification et d'"enrôlement" des électeurs ont commencé le 24 décembre dernier, dans dix des 26 provinces congolaises.
Depuis, seulement 37% des personnes attendues ont pu se faire enregistrer, selon la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), qui a prolongé de 25 jours l'opération qui était censée s'achever lundi dans ces régions.
Ces opérations doivent avoir lieu d'ici la mi-mars dans l'ensemble du pays, ainsi que pour les Congolais de la diaspora. Le processus électoral "est très mal engagé", ont estimé des organisations réunies au sein d'une plateforme dénommée "Vigilance citoyenne électorale" (Vigiciel).
"La Ceni a délibérément hypothéqué la qualité de l’enrôlement des électeurs, le décor d’un chaos électoral est en train d’être mis en place", s'est inquiété devant la presse Hervé Diakese, coordonnateur de la plateforme.
"Tout se passe comme si on voulait imposer à notre peuple un chantage inadmissible : soit des élections désastreuses dans les délais constitutionnels, ou des élections crédibles mais aux calendes grecques", a-t-il ajouté.
Pour limiter le risque de fraude, selon elle, la plateforme Vigiciel a appelé cinq pays (France, Belgique, Afrique du Sud, Etats-Unis et Canada) à rendre public le nombre des ressortissants de la RDC résidant sur leurs territoires et devant être inscrits sur les listes électorales.
Cela permettra "d’éviter des disparités entre le nombre exact des Congolais résidents et des enrôlements aux chiffres faramineux susceptibles d’être présentés", a déclaré M. Diakese. "Ne pas le faire, c’est se rendre complice d’une fraude des listes électorales et de déni de démocratie", a-t-il ajouté.
En RDC, la présidentielle est une élection à un seul tour, couplée aux législatives ainsi qu'aux élections des députés provinciaux et des conseillers communaux. Le président Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, a l'intention de se représenter.