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Goma face à une hausse généralisée des prix


Une rue de Goma, la capitale du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, le 18 octobre 2018.
Une rue de Goma, la capitale du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, le 18 octobre 2018.

Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine au mois de février dernier, le quotidien des habitants de la ville de Goma en RDC devient de plus en plus difficile. Les prix des produits importés et même ceux qui sont faits localement grimpent au quotidien.

"Un sac du riz est vendu soit à 22 ou 24 dollars américains, celui du sucre à 66 dollars et un bidon d'huile de 20 litres je le vend à 48 dollars", révèle Innocent Maliyabo, un commerçant.

"Chez moi un verre du sucre qui était à 500 francs je le donne à 600, mais ailleurs vous pouvez le payer à 650 ou 700 francs", révèle Blaise Shombo, un commerçant.

"Nous ne comprenons pas comme comment les articles deviennent de plus en plus chers pendant que le taux de change ne varie pas. Les prix de presque tous les produits ont varié et cela nous déstabilise. La famine devient intense dans la ville suite à cette augmentation des prix", se plaint Florence Binja, une habitante de Goma, qui voulait simplement acheter un sac de savon en poudre pour son linge.

Explosion des prix à Goma: "nous ne comprenons pas"
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Le secteur pétrolier, qui semble être à la base de cette hausse des prix, a aussi un effet direct sur les coûts du transport. Les chauffeurs de taxis ne savent plus où donner de la tête.

"Le prix du carburant est très en hausse, nous ne comprenons pas pourquoi. Nous achetions 20 litres à 20 dollars soit 40 000 francs, aujourd'hui nous les payons à 60 mille francs. Vu que les clients subissent la même situation de crise économique, nous avons du mal à réaliser nos versements journaliers. La vie devient vraiment difficile", regrette Yannick Milema, conducteur de taxi-bus.

L'association des pétroliers du Nord-Kivu pointe du doigt la politique économique qui ne prévoit pas des réserves stratégiques.

"Sur la structure des prix il y a une rubrique qui parle de stock de sécurité où nous payons 23 dollars par mètre cube pour le constituer. Dans les pays voisins, il y a ce stock de sécurité qui permet, en cas de carence dans des stations services, aux sociétés qui distribuent les produits pétroliers de couvrir le vide en attendant que le problème qu'il y a sur le lieu d'approvisionnement se termine. Chez nous, nous n'en avons pas", explique Providence Muhiga, président de l’association des pétroliers du Nord Kivu.

Un avis partagé par l'économiste Johnson Ishara, qui estime que la guerre en Ukraine a poussé plusieurs pays à ne plus exporter des biens de peur d'en manquer pour eux-mêmes, ce qui se répercute négativement sur le quotidien des Congolais.

"Il y a aujourd'hui des aliments qui coûtent cher parce que même des pays producteurs que ce soit en Asie ou en Europe qui ne reçoivent plus le coup de main de la Russie en termes d'importation et d'exportation, préfèrent d'abord consommer localement, garder leur stock de sécurité et sauver ce qui peut être sauvé en attendant que la situation se stabilise", souligne-t-il. "Il nous faut réfléchir aussi sur les possibilités de l'autosuffisance alimentaire, l'autosuffisance économique, et avoir un bon plan de contingence dans des situations pareilles", argue-t-il.

Cette hausse des prix a aussi fait une autre victime par ses dommages collatéraux. Le ministre de l'économie, Jean Marie Kalumba, a perdu son poste après une motion de censure des députés de l'Assemblée nationale le 30 mars dernier.

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