Human Rights Watch appellent, dans un communiqué, les autorités congolaises à libérer Fred Bauma et Yves Makwambala, deux activistes arrêtés il y a un an lors d’un atelier de jeunes pro-démocratie à Kinshasa.
"Les autorités devraient immédiatement abandonner les poursuites sans fondement et libérer Bauma, Makwambala et les autres activistes et hommes politiques détenus pour le seul fait d’avoir exprimé pacifiquement leurs opinions politiques," soutient Ida Sawyer, chercheuse senior auprès de la division Afrique de HRW.
"Fred Bauma et Yves Makwambala font l’objet de fausses accusations dans le cadre d’une apparente campagne politique visant à faire taire toute voix dissidente", indique HRW dans le communiqué.
Le 16 mars 2016, la Cour suprême de justice doit se prononcer sur la libération conditionnelle ou non des deux activistes.
L’ONG internationale de défense des droits de l’homme rappelle que l’arrestation des deux activistes a eu lieu dans un contexte de répression gouvernementale croissante à l’égard des opposants aux efforts pour permettre au président Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir au-delà de la période de deux mandats constitutionnellement autorisés qui arrive à échéance le 19 décembre.
Pour Ida Sawyer, la détention prolongée de Fred Bauma et d’Yves Makwambala un an après leur arrestation est un rappel inquiétant de la volonté des autorités congolaises de faire taire la contestation pacifique.
MM. Bauma et Makwambala, tous deux âgés d’une vingtaine d’années, font respectivement partie des mouvements citoyens LUCHA (Lutte pour le changement, basé à Goma) et Filimbi. Ils comptent entamer une grève de la faim pour protester leur détention prolongée, selon des activistes de la LUCHA.
Il est également prévu que le 15 mars, date d’anniversaire de leur détention, plus de 700 courriers de citoyens congolais originaires de diverses régions du pays seront transmis à la présidence à Kinshasa, demandant la libération des deux activistes.
"Le président Kabila ne devrait pas ignorer la coalition croissante des voix appelant à la libération de Bauma et de Makwambala", conclut Ida Sawyer. "Une action immédiate en faveur de la libération des activistes montrerait que le gouvernement n’est pas opposé à la jeunesse congolaise et aux autres personnes qui veulent pouvoir exprimer librement et pacifiquement leurs opinions en faveur du processus démocratique. "