Depuis la mise en application du programme de la gratuité de l'enseignement de base par le président Félix-Antoine Tshisekedi, des mouvements de grève répétitifs ont été observés dans des écoles publiques, l'éducation des enfants étant mise en péril, se plaint Julienne Kasilamo, présidente de l'Association des parents d'élèves des écoles conventionnées catholiques de Goma.
"Beaucoup de parents se posent la question de savoir si ça valait la peine que le gouvernement puisse déclarer la gratuité, parce que ce sont les enfants qui sont devenus victimes de cette gratuité", regrette-elle.
Pour répondre aux mouvements de grève des enseignants, le gouvernement a annoncé 22 août dernier à travers le ministre de l'Enseignement primaire, secondaire et technique Tony Mwaba, le dépôt de 67% de la prime destinée à la gratuité a la banque. Une déclaration mise en doute par le président du syndicat des enseignants des écoles protestantes du Nord-Kivu, Patient Rafiki.
"Jusque là c'est une déclaration, une réassurance qu'on vient de nous donner, mais nous attendons le palpable dans la poche de l'enseignant", révèle-il.
Le calendrier des activités scolaires prévoit la reprise des cours le 5 septembre, mais des menaces de grève planent encore. Shamavu Baala Innocent, le représentant de la Force syndicale nationale (FOSYNAT) dans le Nord-Kivu, exhorte ses camarades à opter cette fois pour une décision qui va arranger les élèves.
"Nous ne pouvons pas laisser les enfants chômer parce que ça fait maintenant des années que nous sommes en train de commencer avec des grèves, situation qui ne profite pas à nos enfants. C'est pour cette raison que nous appelons nos camarades enseignants à cette cette fois mettre un peu d'eau dans le vin et à rentrer à l'école en attendant le mois d'octobre pour voir la majoration de l'acompte du deuxième palier", plaide-t-il.
Ces deux dernières années à Goma, beaucoup de parents ont jugé bon de faire inscrire leurs enfants dans des écoles privées où ils payeront eux-mêmes les frais, craignant des ratés dans les écoles publiques où les mouvements de grève des enseignants sont devenus récurrents.