Les autorités de la République démocratique du Congo avait montré à la presse quelques heures plus tôt cette vidéo d'environ deux minutes, dans le but apparent d'écarter les soupçons qui pèsent sur Kinshasa, dans cette affaire.
"La vidéo est une preuve du crime. Nous ne pensons pas qu'elle aurait dû être publiée. Nous ne pensons pas qu'elle aurait dû être montrée", a affirmé le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric.
"On ne peut qu'imaginer combien cela est traumatisant pour les familles des victimes", a-t-il déploré, précisant que la vidéo est authentique.
Sur la vidéo, on aperçoit un homme et une femme qui correspondent au signalement des deux experts, Michael Sharp (Américain) et Zaida Catalan (Suédo-chilienne) entourés par sept personnes parlant tshiluba, la langue dominante au Kasaï, coiffés de bandeaux rouges et armés de machettes, de bâtons, et pour l'un d'un vieux fusil.
Rapidement, les deux étrangers sont contraints à s'asseoir par terre puis abattus. Un adolescent coupe alors la tête d'une des victimes.
Ils faisaient partie d'un panel d'experts qui enquêtaient sur l'existence de fosses communes dans la région.
Le Kasaï-central et trois autres provinces voisines sont en proie à des violences mêlant miliciens, policiers et soldats. Elles ont fait des centaines de morts au minimum depuis septembre, après le soulèvement de partisans d'un chef coutumier local, Kamwina Nsapu, tué en août par les forces de l'ordre après s'être rebellé contre les autorités congolaises.
Avec AFP