"Nous allons tenir le calendrier, il n'y aura pas d'élection sacrifiée", a déclaré à la presse l'abbé Apollinaire Malu Malu, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), au lendemain de son retour à Kinshasa après un séjour de trois mois à l'étranger pour des soins médicaux.
Alors que les principaux partis d'opposition accusent la Céni d'être inféodée au pouvoir, l'abbé Malu Malu, ancien conseiller du président congolais Joseph Kabila, a assuré que la commission s'acquitterait de sa tâche d'organiser ces élections "en toute indépendance".
En l'absence de son chef, la Céni avait publié le 12 février un "calendrier électoral global" fixant au 27 novembre 2016 la date de la prochaine présidentielle. M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, n'a pas le droit de s'y présenter, aux termes de la Constitution.
Cette élection, prévue pour être couplée avec les législatives, doit être précédée par une série de scrutins directs et indirects censée commencer en octobre par les élections locales et provinciales.
Vu l'ampleur de la tâche pour organiser toutes ces élections, l'opposition soupçonne que le choix fait par la Céni d'organiser tous ces votes (en particulier les élections locales, qui seront une première dans le pays) soit un stratagème pour reculer la date de la présidentielle, et permettre ainsi à M. Kabila de se maintenir au pouvoir au-delà du terme de son mandat.
L'abbé Malu Malu, qui portait une casquette pour dissimuler la cicatrice d'une récente intervention chirurgicale au crâne, est apparu fatigué et absent à plusieurs reprises pendant sa conférence de presse.
Après les troubles provoqués par la nouvelle loi électorale ayant fait plusieurs dizaines de morts en janvier, la mise en œuvre effective du calendrier de la Céni est au cœur du débat politique.
La RDC traverse une crise politique depuis la réélection de M. Kabila en 2011, à l'issue d'un scrutin marqué par des irrégularités massives. Aucune élection n'a eu lieu depuis lors.
Avec AFP