"Notre client est dans une situation de détention irrégulière", a déclaré au cours d'une conférence de presse Me Ndikulu Yana.
La justice avait ordonné le 15 septembre 15 jours de détention pour le journaliste, a rappelé l'avocat, déplorant qu'il soit maintenu en prison au-delà de cette durée sans aucune justification légale selon lui.
Stanis Bujakera, également directeur adjoint de publication du site congolais d'information Actualité.cd et correspondant à Kinshasa de l'agence Reuters, est accusé notamment de "faux en écriture" et "propagation de faux bruits", pour un article publié par Jeune Afrique mettant en cause les renseignements militaires dans l'assassinat mi-juillet de l'opposant Chérubin Okende.
L'article se basait sur un document présenté comme une note confidentielle émanant d'un autre service de renseignements. Les autorités affirment que ce document est un faux.
Me Yana a en outre estimé que les charges retenues contre Stanis Bujakera étaient contraires à tout principe légal, puisque l'article incriminé n'était pas signé du journaliste. "On ne peut pas poursuivre quelqu'un pour les faits d'autrui", a déclaré l'avocat.
Le parquet, a-t-il également déploré, dit avoir identifié le téléphone du journaliste comme étant le premier à avoir diffusé la note confidentielle. Mais, de manière "incompréhensible et même contradictoire", il dit aussi que Stanis Bujakera a reçu ce document d'un compte Telegram.
Arrêté le 8 septembre, Stanis Bujakera avait été transféré une semaine plus tard à Makala, la plus grande prison de Kinshasa, où il est détenu depuis. La justice a rejeté par deux fois une demande de libération provisoire du journaliste, au motif qu'il pourrait prendre la fuite.
Les avocats de Stanis Bujakera contestent et ont encore une fois demandé vendredi à la justice de lui accorder "une liberté provisoire afin de lui permettre de comparaître au reste des procédures en homme libre".
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