Parmi ces sites clés figure la cité de Bunagana, à la frontière ougandaise, où un contingent ougandais de la force régionale de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est (EAC), supposée s'assurer du retrait des rebelles, devait en principe entrer jeudi, après un premier report de 24 heures. Ces soldats doivent s'ajouter aux militaires kényans et burundais de la force de l'EAC déjà déployés au nord et à l'ouest de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu. Un contingent sud-soudanais est également prévu mais n'est pas encore arrivé.
Une délégation de l'EAC a quitté Goma jeudi matin, conduite par le commandant de la force, le général kényan Jeff Nyagah, pour accueillir les soldats ougandais à Bunagana, à environ 70 km au nord-est, selon un journaliste de l'AFP qui était dans le convoi. Dans l'après-midi, l'entrée des soldats ougandais semblait imminente mais, après avoir participé à une réunion entre l'EAC et le M23, le général Nyagah a fait savoir en début de soirée, sans explication, que leur arrivée était maintenant plutôt prévue pour vendredi.
Bunagana, carrefour commercial à la frontière ougandaise, avait été la première prise rebelle importante, tombée le 13 juin 2022 aux mains du M23 (pour "Mouvement du 23 mars"), qui s'est emparé depuis d'autres villes dans les territoires de Rutshuru et Masisi. L'EAC avait décidé en juin dernier de créer une force militaire, en plus de la force de l'ONU (Monusco), avec l'objectif de ramener la paix dans l'Est congolais, en proie aux violences armées depuis près de 30 ans.
Le 30 mars devait marquer la fin du retrait "de tous les groupes armés", selon un calendrier adopté mi-février par l'EAC. Par ailleurs, après plusieurs autres annonces non suivies d'effet, un cessez-le-feu aurait dû entrer en vigueur le 7 mars, mais n'a pas été respecté. Le M23 a annoncé son retrait de certaines localités, mais ces annonces ont été qualifiées de "diversion" par l'armée congolaise.
"Le Rwanda continue d'acheminer des renforts en troupes et en équipements en RDC", a accusé mercredi un porte-parole des forces armées de RDC (FARDC). Le M23, a-t-il, ajouté, a "attaqué mardi la cité de Mweso, en territoire de Masisi, malgré le déploiement de la force régionale". Le Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme a chiffré jeudi à plus de 1.300 le nombre de personnes tuées ces six derniers mois dans les provinces de l'Est congolais.