"Les personnalités de tout bord qui [...] appellent la population à descendre dans la rue [...] sont passibles des peines prévues par la loi", a déclaré Flory Kabange Numbi.
Il s'en est pris à ceux qui invoquent l'article 64 de la Constitution congolaise, disposant que "tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d'individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l'exerce en violation des dispositions" de la loi fondamentale.
De tels appels sont un "risque pour la paix publique", a-t-il ajouté, faisant allusion à des déclarations récentes de l'Eglise catholique et de plateformes politiques d'opposition à propos du "dialogue national" voulu par le président Joseph Kabila afin de mener le pays vers des "élections apaisées".
Au pouvoir depuis 2001, M. Kabila a lancé officiellement samedi les préparatifs en vue de ce forum dont la date n'a pas encore été arrêtée. Une large coalition d'opposition appelle à le boycotter pour ne pas tomber dans ce qui n'est, selon elle, qu'un "piège" pour permettre au chef de l'Etat de se maintenir en poste au-delà du terme de son mandat, en décembre 2016, alors que la Constitution lui interdit de se représenter.
Fin novembre, dans un message "pour la réussite du processus électoral", les évêques catholiques du pays, déclarant vouloir apporter leur "contribution pour la consolidation de la paix", ont appelé le peuple congolais à "faire preuve de vigilance dans l'esprit de l'article 64" de la Constitution.
La deuxième partie de cet article dispose que "toute tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction imprescriptible contre la nation et l'Etat. Elle est punie conformément à la loi".
M. Kabange Numbi a invité "tous ceux qui font ces déclarations incitant à la violence à ne pas se borner à l'alinéa premier de cet article dont ils font d'ailleurs une lecture biaisée, mais à lire et à relire l'alinéa 2".
Lundi, deux coalitions d'oppositions ont également brandi l'article 64 dans une déclaration rejetant le "dialogue national" et demandant au contraire la publication au plus vite d'un calendrier électoral fixant la date de la présidentielle dans les délais prévus par la Constitution.
Faisant référence au récent voyage du pape à Bangui, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a reproché aux évêques d'avoir délivré des messages qui "naviguent manifestement à contre-courant des enseignements donnés au peuple de Dieu depuis la République Centrafricaine voisine par le pape François".
M. Mende, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse a invité les prélats "à bien relire" l'article 64, en particulier son "deuxième alinéa".
Avec AFP