Selon Human Rights Watch, "plusieurs jeunes hommes qui ont reconnu avoir participé à l'attaque ont affirmé [à l'ONG] qu'ils se trouvaient parmi plus de 100 jeunes recrutés par de hauts responsables de la sécurité et des responsables du PPRD", le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie.
Interrogé par l'AFP sur ces allégations, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a dénoncé un rapport "politiquement motivé" et "pas crédible". "Nous sommes intéressés à toute dénonciation fondée sur des faits vérifiables pour permettre à la justice de faire son travail", a-t-il ajouté.
D'après le rapport, les jeunes interrogés par HRW ont indiqué avoir été formés dans un camp militaire la veille du rassemblement du 15 septembre et y avoir reçu instruction d'attaquer "dès qu'un des leaders de l'opposition insulterait le président" de la République. Chacun aurait été payé environ 65 dollars.
HRW cite des témoins selon lesquels le chef de la police de Kinshasa, le général Célestin Kanyama, plusieurs fois accusé de graves violations des droits de l'Homme, "figurait parmi au moins trois hauts responsables" ayant "donné des instructions".
Aux termes de la Constitution de la République démocratique du Congo, le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, ne peut se représenter lors de la présidentielle devant avoir lieu en novembre 2016
L'opposition et une partie de la majorité l'accusent cependant de chercher à tout faire pour se maintenir en poste, par exemple en retardant le scrutin.
Le 15 septembre, une dizaine de jeunes armés de bâtons et cailloux avait attaqué le rassemblement d'une plateforme de l'opposition qui répétait à quelques milliers de personnes que M. Kabila devait "partir" en 2016.
D'après HRW, "des agents de l'Agence nationale de renseignements (ANR), de la police et de l'armée, tous en tenue civile, auraient également pris part à l'attaque", qui s'est déroulée sans que les policiers déployés n'interviennent.
Après l'effet de surprise, les manifestants ont violemment riposté. Selon le gouvernement, l'attaque a fait "trois blessés", mais HRW donne un mort - un des assaillants - et une dizaine de blessés.
Pour HRW, l'attaque du 15 septembre "n'était qu'un incident" parmi d'autres "dans un contexte de répression croissante" pré-électorale. L'ONG appelle la Mission de l'ONU (Monusco) à déployer sa police lors des manifestations politiques.
Avec AFP