"Notre objectif principal est d'arrêter toute velléité du M23 d'envahir Sake (à une trentaine de kilomètres de la capitale provinciale du Nord-Kivu) ou Goma", a déclaré à la presse à Goma le général Otavio Rodrigues de Miranda Filho, commandant de la force de la Monusco. "La Monusco a toujours été à côté de nous comme partenaire privilégié", a commenté le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike, porte-parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu.
Présente en RDC depuis 1999, la force de l'ONU est très critiquée par les Congolais qui lui reprochent de ne pas avoir mis fin aux violences des groupes armés, notamment du M23. Le gouvernemnt de Kinshasa a demandé son départ "accéléré" à partir de décembre prochain.
Le M23 ("Mouvement du 23 mars"), soutenu par le Rwanda selon de nombreuses sources, a repris les armes il y a bientôt deux ans et s'est emparé de vastes pans de territoire dans le Nord-Kivu.
Après six mois d'une relative accalmie, des affrontements violents ont repris début octobre entre les rebelles d'une part, l'armée congolaise (FARDC) et des groupes armés se présentant comme "patriotes" d'autre part, provoquant de nouveaux déplacements massifs de population.
L'ONU estime à près d'un million le nombre de déplacés dans le Nord-Kivu du fait du conflit avec le M23.
La Monusco "est profondément préoccupée par la grave escalade prise par le conflit au cours du mois dernier", a déclaré le général Miranda Filho. Ce conflit, a-t-il dit, "représente une menace majeure pour l'accès de l'aide humanitaire et pour les personnes déplacées, dont beaucoup s'abritent dans des sites situés à la périphérie de Goma". Le M23, a-t-il poursuivi, "progresse actuellement vers le sud" en direction de Sake, "cité qui se veut un rempart essentiel dans la défense de Goma".
La Monusco s'est engagée à travailler avec les FARDC "pour protéger les civils des groupes rebelles armés", c'est pourquoi, "aujourd'hui, le personnel militaire de la Monusco et les FARDC ont lancé l'opération Springbok", a encore déclaré le commandant de la force onusienne.
"Nos troupes sont déployées dans toute la région et si jamais le M23 s'approchait de ces villes, la Monusco et les FARDC défendraient la population civile", a-t-il assuré, en ajoutant: "Nous allons travailler ensemble et ensemble, nous sommes plus forts que n'importe quel groupe armé".
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