Trois personnes au moins ont péri noyées vendredi sur le fleuve Congo près de Kisangani, ville du nord-est de la République démocratique du Congo, lors du naufrage d'une embarcation surchargée qui naviguait de nuit, a annoncé samedi à l'AFP un responsable local.
"Jusque-là, nos services ont repêché trois corps, dans le naufrage d'une baleinière (pirogue motorisée) dans la nuit de vendredi vers 02h00 (01h00 GMT)",a déclaré au téléphone Augustin Osumaka, maire de Kisangani, capitale de la province de la Tshopo.
L'accident s'est produit "près de Simi-Simi, une localité située à 25 kilomètres sur le fleuve Congo, en amont" de la ville, a-t-il précisé.
Une rescapée, Mme Antonie, 59 ans, a témoigné que "ceux qui sont restés sous les eaux sont plus nombreux que les rescapés", repêchés par des pêcheurs, ajoutant que la pirogue motorisée était "surchargée".
Elle a précisé que l'accident s'est produit "subitement" alors qu'"il faisait très noir, on ne voyait absolument rien".
M. Osumaka a indiqué que "61 personnes ont été sauvées", évitant d'avancer un quelconque bilan des victimes "faute de manifeste" (document listant les passagers) et à l'absence du transporteur "porté disparu".
Selon lui, le naufrage a été causé par "la pression" exercée sur le transporteur par les voyageurs qui tenaient à passer "le reste de la nuit" à Kisangani.
Mme Antonie accuse les matelots "d'ivresse", alors que "sans lumière" l'embarcation a continué à naviguer de nuit.
Le transport fluvial est l'un des plus usités en RDC, qui dispose de nombreux cours d'eau - le plus important étant le Congo long de 4.700 km - et lacs. Les naufrages y sont fréquents, le plus souvent à cause de la surcharge des embarcations.
Les causes des accidents proviennent aussi du mauvais balisage des voies navigables, de l'absence de signalisation des bateaux et de l'inexpérience des pilotes. La plupart des embarcations ne remplissent aucune condition de sécurité (gilets, bouées de sauvetages, signalisations lumineuses, etc.).
AFP