Selon le président de la Haute cour militaire de Kinshasa, les trois policiers en fuite, condamnés à mort en première instance en 2011, n'ont "pas été notifiés de leur condamnation" et n'ont donc "pas exercé leur droit de recours".
L’avocat des parties civiles, Peter Ngoma, a estimé que "la Haute cour vient de faire un passage en force" en décidant "de la disjonction des poursuites" entre les prévenus présents et ceux absents.
"On ne veut pas que les données" apportées par l'un des trois policiers en fuite, le major Paul Mwilambwe, "soient versées au dossier", a-t-il accusé.
Pour la Cour, il y a "possibilité d'exploiter toutes les pièces du dossier, même ceux [qu'apporteraient] les prévenus en fuite".
En 2012, le major Mwilambwe avait mis en cause le général John Numbi - le chef de la police en 2010, suspendu depuis de ses fonctions - dans la fin tragique de Chebeya.
Le général Numbi avait été entendu comme simple témoin en première instance, mais les parties civiles le considèrent comme le "suspect numéro un".
Pour sa part, la défense des cinq policiers présents au procès a salué l'arrêt de la cour: selon elle, il dispensera l'instance de suspendre le procès trois mois, à chaque fois qu'elle notifie une décision aux prévenus en fuite.
Fondateur de l'ONG La Voix des sans-voix, Floribert Chebeya avait été retrouvé mort dans sa voiture en périphérie de Kinshasa le 2 juin 2010, au lendemain d’une convocation au bureau de l’inspecteur général de la police Numbi.
La veille, il s'était rendu à l'inspection générale de la police pour y rencontrer le général Numbi, qui nie lui avoir donné rendez-vous. Le chauffeur de Chebeya, Fidèle Bazana, qui l'avait conduit à la police, est porté disparu depuis ce soir-là. La justice a conclu en premier instance qu'il avait, lui aussi, été assassiné.
Avec AFP