Le ministère public avait requis fin août trois ans de prison ferme contre les quatre jeunes gens, arrêtés en avril à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, pour avoir distribué des tracts appelant à la libération de membres de la société civile détenus à Kinshasa. Leur avocat, Me Mugisho, a précisé à l’AFP que la période probatoire associée à cette peine était d'une année, pendant laquelle "toute participation à une manifestation non autorisée ou autre infraction de droit commun" risque de les mener en prison. Me Mugisho s'est dit "content" que ses clients ait échappé à la prison, tout en s'inquiétant de l'"épée de Damoclès" qui les menace. Né en 2012, la Lucha se présente comme un mouvement "non-politique et non-violent" indigné par l'indigence qui frappe l'immense majorité des Congolais et résolu à demander des comptes aux autorités pour leur action. Il participe au collectif Filimbi ("coup de sifflet" en swahili) sorti de l'ombre en mars à l'occasion d'un coup de filet policier contre une réunion d'échange sur la bonne gouvernance en Afrique qu'il avait organisée à Kinshasa. Le climat politique est très tendu en RDC, où de nombreux opposants ou militants de la société civile ont été arrêtés depuis le début de l'année, après la répression meurtrière de manifestations hostiles au pouvoir.
En RDC, quatre activistes du mouvement congolais Lucha, Lutte pour le changement, ont été condamnés à six mois de prison avec sursis vendredi à Goma, dans l'est du pays où ils étaient poursuivis pour incitation à la désobéissance.