Mercredi, à la reprise du procès, Me Christophe Birba, un des avocats du général Gilbert Diendéré avait introduit une demande de récusation du président du tribunal Seydou Ouédraogo, au motif qu'il a déjà travaillé sur ce dossier en 2016.
"Le tribunal ne peut statuer que sur des demandes de récusation concernant les juges assesseurs et non les magistrats professionnels", a déclaré le président du tribunal Seydou Ouédraogo à la reprise du procès ce lundi, invitant les requérants à "saisir les juridictions compétentes".
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En attendant la notification des juridictions saisies, le procès a été suspendu et reprendra mardi matin.
Le tribunal s'est également déclaré incompétent sur la quasi-totalité des autres exceptions produites par les avocats de la défense, qui ont aussitôt indiqué avoir introduit des requêtes auprès de la Cour de cassation.
Les avocats de la défense ont par ailleurs invité le tribunal à sursoir au procès en attendant la décision de cette juridiction.
"Relativement à la loi, jusqu'à ce qu'il y'ait une notification officielle émanant de ces juridictions ayant reçu une demande de récusation, la procédure doit suivre son cours", a indiqué, de son côté, Me Prosper Farama, un avocat de la partie civile.
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Au total, 84 accusés sont jugés dans cette affaire, dont les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, cerveaux présumés du coup d'État manqué qui a fait 14 morts et 270 blessés.
Le 16 septembre 2015, des soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) avaient tenté en vain de renverser le gouvernement de transition mis en place après la chute du président Blaise Compaoré. Le RSP était la garde prétorienne de Compaoré, chassé le 31 octobre 2014 par la rue après 27 ans au pouvoir.
Le général Diendéré, qui avait pris la tête du coup d'Etat, et les autres personnes poursuivies sont accusés d'attentat à la sûreté de l'État, meurtres, coups et blessures volontaires.
Avec AFP