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Des réfugiés venus en Australie pourront s'installer aux Etats-Unis


Anna Neistat, le directeur de recherche d'Amnesty International, parle à des journalistes de son enquête sur l'île de Nauru, à Sydney, Australie, le 17 octobre 2016.
Anna Neistat, le directeur de recherche d'Amnesty International, parle à des journalistes de son enquête sur l'île de Nauru, à Sydney, Australie, le 17 octobre 2016.

Des réfugiés relégués par l'Australie dans des camps controversés sur des îles du Pacifique seront réinstallés aux Etats-Unis aux termes d'un accord exceptionnel, a annoncé Canberra dimanche tout en soulignant que sa politique très dure envers les migrants restait inchangée.

Au nom de la lutte contre les gangs de passeurs et de la nécessité de dissuader les migrants tentant la périlleuse traversée vers l'Australie, Canberra repousse systématiquement en mer les bateaux tentant de gagner illégalement ses côtes.

Les migrants qui y parviennent sont relégués pour des durées indéterminées dans des camps de rétention sur l'île de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, sur la minuscule île du Pacifique de Nauru, ou sur l'île Christmas, dans l'océan Indien.

Même si leur demande d'asile est jugée fondée, ils ne sont pas autorisés à s'installer sur le sol australien.

Les organisations de défense des droits de l'Homme ont multiplié les rapports pour dénoncer les conditions de détention dans ces camps et le "désespoir absolu" de leurs occupants.

"Ces arrangements avec les Etats-Unis donneront aux réfugiés, à la fois sur Nauru et sur Manus, l'occasion d'être réinstallés", a déclaré à la presse le Premier ministre australien Malcolm Turnbull.

"C'est un accord exceptionnel. Il ne sera pas reconduit. (...) Notre priorité sera la relocalisation des femmes, des enfants et des familles", a-t-il ajouté.

Le ministre de l'Immigration Peter Dutton a souligné lui que l'accord, qui concerne les seuls migrants ayant obtenu le statut de réfugiés, n'était pas un appel à l'immigration et que Canberra allait renforcer ses patrouilles maritimes pour refouler d'éventuels boat-people.

En visite en Nouvelle-Zélande, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a confirmé l'accord.

"Aux Etats-Unis, nous avons accepté d'évaluer les propositions du Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR) concernant les réfugiés qui habitent sur Nauru et en Papouasie-Nouvelle-Guinée", a affirmé M. Kerry.

On ignorait si le texte serait appliqué par le gouvernement du président élu Donald Trump, qui s'est montré durant la campagne très dur envers l'immigration.

M. Turnbull s'est refusé à préciser le nombre de réfugiés concernés.

L'Australie avait conclu en 2014 un accord controversé avec le Cambodge, l'un des pays les plus pauvres du monde, pour y envoyer des réfugiés vivant sur Nauru. Mais seule une poignée d'entre eux avaient accepté de s'installer dans ce pays de manière permanente.

Canberra a également passé un accord similaire avec la Papouasie alors que ce pays a décidé il y a quelques mois de fermer le camp de rétention de Manus.

Au début du mois, le ministère australien de l'Immigration avait déclaré que 675 personnes sur Manus et 941 sur Nauru avaient obtenu le statut de réfugié, sur plus de 2.000 demandeurs.

Avec AFP

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