"Beaucoup reste encore à faire pour surmonter cette crise, qui est globale. En effet, moins de 3% de la population totale en Afrique, a reçu une première dose de vaccin, contre environ 54% aux États-Unis et dans l'Union Européenne", a déploré le président ivoirien Alassane Ouattara, en ouvrant une réunion à Abidjan pour définir le futur soutien de la Banque mondiale aux pays africains.
"Nous ne nous lasserons jamais d'appeler à une restructuration de la dette accompagnée d'une politique audacieuse (...) pour soulager les besoins pressants de liquidités immédiates pour l'achat de vaccins et jeter les bases de la relance économique", a de son côté lancé Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l'Union africaine.
Cette réunion se tient, en présence d'une dizaine de chefs d'Etats africains, pour discuter de l'aide de la Banque mondiale à débloquer pour les trois prochaines années. Une dizaine de chefs d'Etats africains étaient physiquement présents à Abidjan.
Cette aide intervient par le biais de l'IDA (Association internationale de développement), l'institution du groupe qui aide les pays les plus pauvres de la planète.
Habituellement renouvelée tous les trois ans, elle a cette fois été avancée d'une année, pour subvenir aux besoins urgents nés de la crise sanitaire.
"Il y a un objectif clair: 40% de la population (africaine) vaccinée d'ici la fin de l'année et 60% d'ici le milieu de l'année prochaine. Nous en sommes loin, mais l'Union africaine a négocié un accord avec Johnson & Johnson pour avoir 400 millions de doses", a déclaré le n°2 de la Banque mondiale, Axel van Trotsenburg, reconnaissant que la crise du Covid-19 avait créé "un besoin massif de soutien" financier.
Selon M. Faki, la crise a entraîné une augmentation "de 25 à 30 millions du nombre de chômeurs" sur le continent et "le retour de 40 millions de personnes dans l'extrême pauvreté".
Le volume annuel des prêts de l'IDA est en constante augmentation. Il a avoisiné, en moyenne, 22 milliards de dollars au cours des trois dernières années.
39 des 76 pays bénéficiaires de ces financements se trouvent en Afrique.
En mai, à Paris, la communauté internationale avait promis d'aider le continent sur le plan sanitaire, sans prendre d'engagement financier ferme.