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Remise en liberté de Safi Said, ex-candidat à la présidentielle tunisienne


Le candidat à la présidentielle tunisienne Safi Said prononce un discours lors d'un rassemblement de campagne, le 13 septembre 2019 à Gafsa.
Le candidat à la présidentielle tunisienne Safi Said prononce un discours lors d'un rassemblement de campagne, le 13 septembre 2019 à Gafsa.

La justice tunisienne a décidé jeudi la remise en liberté de l'opposant tunisien Safi Said, un ancien candidat à la présidentielle qui avait renoncé au dernier moment à se présenter cette année, et avait été arrêté mardi pour avoir franchi illégalement la frontière vers l'Algérie.

Cet écrivain de 70 ans, critique de la politique du président Kais Saied, avait été condamné en juin à quatre mois de détention pour avoir falsifié des parrainages lors du dépôt de sa candidature à la présidentielle en 2014. Il avait de nouveau été candidat en 2019.

Mercredi, le tribunal de Kasserine (centre-ouest) avait annoncé avoir "ordonné le placement en détention" de M. Said et d'un compagnon de voyage "pour avoir illégalement traversé la frontière vers un pays voisin".

Jeudi, le même tribunal a décidé sa libération, sans donner de détails, selon les déclarations d'un porte-parole aux médias locaux. Contacté par l'AFP, le porte-parole était injoignable.

Le 9 août, M. Said, également journaliste, avait expliqué renoncer à candidater à la présidentielle du 6 octobre, se plaignant d'une "inégalité des chances, de grands obstacles et d'un manque de clarté des règles du jeu".

Mardi, l'ONG Human Rights Watch (HRW) a souligné qu'"au moins huit candidats potentiels ont été poursuivis en justice, condamnés ou emprisonnés" et, de facto, "ont été empêchés de se présenter".

Il s'agit notamment des dirigeants de l'opposition Issam Chebbi et Ghazi Chaouachi et à l'autre bout du spectre politique d'Abir Moussi, la cheffe du Parti destourien libre, nostalgique des régimes Bourguiba et Ben Ali. M. Saied est accusé de dérive autoritaire depuis un coup de force le 25 juillet 2021 par lequel il s'est octroyé tous les pouvoirs.

"Après avoir emprisonné des dizaines d'opposants et d'activistes de renom, les autorités ont écarté presque tous les concurrents sérieux de la course à la présidence, réduisant cette élection à une simple formalité", a déclaré Bassam Khawaja, directeur adjoint de la division Moyen-Orient/Afrique du Nord pour HRW.

Face à M. Saied qui brigue un deuxième mandat, seuls deux candidats ont vu leurs dossiers retenus: Zouhair Maghzaoui, 59 ans, un ex-député de la gauche panarabe, et un industriel quadragénaire, Ayachi Zammel, chef d'un parti libéral.

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