La cour d'appel de Lubumbashi a décidé jeudi de "rouvrir" les débats dans ce procès.
"La cause est renvoyée au 16 mai 2016 afin de rouvrir les débats et entendre les victimes", a déclaré Eugène Kaungo Kalala, président de la Cour d'appel de Lubumbashi, en lieu et place du verdict que devait rendre alors cette juridiction.
A l'ouverture du procès en août, le Bureau conjoint des Nations-unies aux droits de l'Homme en RDC (BCNUDH) s'était déclaré "préoccupé" par "la disproportionnalité entre les chefs d'accusation (crimes contre l'humanité et génocide) et la manière dont l'instruction était menée", a dit à l'AFP jeudi son directeur José Maria Aranaz.
Malgré le soutien logistique apporté au greffe par l'ONU, les victimes semblent n'avoir pas été régulièrement saisies et ne se sont jamais présentées, selon le BCNUDH.
"C'est une opportunité pour approfondir les enquêtes et ce temps additionnel doit-être mis à profit pour entendre les victimes [en vue d'aboutir] à une décision basée sur les faits", a ajouté M. Aranaz.
Depuis 2013 dans le nord du Katanga, les affrontements entre des combattants bantous de l'ethnie luba et ceux pygmées du sous-groupe batwa se sont souvent soldés par des tueries, des pillages ou des incendies de villages et des déplacements de population.
Les 34 accusés ont été appréhendés dans le nord du Katanga au cours de plusieurs vagues d'arrestations, dont la première s'est déroulée en juillet 2014. Ils ont ensuite été transférés à Lubumbashi, dans le sud de la province.
En RDC, crimes contre l'humanité et génocide relèvent de la compétence des cours d'appel, comme le prévoit le Statut de Rome, le texte fondateur de la Cour pénale internationale (CPI) dont l'État congolais est signataire.
Les crimes contre l'humanité et crimes de génocide sont passibles en RDC de la peine de mort, une sentence qui n'est plus appliquée dans le pays en vertu d'un moratoire, mais commuée en prison à vie.
Avec AFP