"Il s'agit d'un ancien établissement militaire qui, à bien des égards, offre des conditions pires que les prisons tchèques", a déclaré Mme Sabatova après avoir visité ce centre dans le village de Bela-Jezova (nord). "Le fait que des centaines d'enfants soient passés par cet établissement compromet l'idée que l'on se fait de la République tchèque en tant que pays civilisé", a-t-elle ajouté sur son site internet. Le bureau de la médiatrice a précisé que les réfugiés y étaient "humiliés devant leurs enfants, transportés dans le centre en menottes et enfermés derrière une clôture de barbelés de quatre mètres de haut". "Chaque soir, les étrangers sont tirés de leurs lits pour être comptés par des policiers, parfois casqués ou cagoulés. Si les enfants sont endormis, les parents doivent les réveiller et les obliger à se lever".
Le ministère de l'Intérieur, gestionnaire de ce centre, affirme "faire des efforts pour y améliorer les conditions", selon sa porte-parole Petra Kucerova qui s'est toutefois refusée à d'autres précisions. Le ministère "est persuadé d'avoir maintenu les conditions standard, même à un moment de surpeuplement des centres en raison d'une vague de migrants", a-t-elle déclaré à l'AFP. L'un des quatre centres de détention tchèques, celui de Bela-Jezova accueillait environ 400 adultes et 100 enfants, jusqu'à ce que 80 adultes soient transférés vers un nouvel établissement aménagé dans une ancienne prison à Drahonice (ouest). Contrairement à la Hongrie ou à l'Autriche voisines, la République tchèque a vu arriver jusqu'ici sur son sol relativement peu de réfugiés désireux de transiter vers l'Allemagne ou d'autres pays occidentaux.
A partir du 1er novembre, le gouvernement tchèque va affecter 70 gardiens de prison pour aider les policiers à surveiller les réfugiés détenus dans différents centres.
Avec AFP