"Nous soutenons l'idée de la convocation à New York ce vendredi 18 décembre d'une nouvelle réunion au niveau ministériel du groupe international" sur la Syrie, a déclaré M. Lavrov.
Jusqu'à présent, Moscou ne souhaitait confirmer ni la tenue ni sa participation à cette réunion. La tenue de cette réunion internationale a été confirmée par John Kerry.
Cette conférence s'inscrit dans le processus dit de Vienne, par lequel 17 pays, y compris la Russie et l'Iran, étaient tombés d'accord le 14 novembre sur une feuille de route politique pour la Syrie.
A l'issue des discussions à New York, Moscou souhaite proposer un "projet de résolution" au Conseil de sécurité de l'ONU qui "entérine les principes établis par les documents de Vienne", la "déclaration de Vienne du 30 octobre et celle du 14 novembre", a indiqué M. Lavrov.
La feuille de route établie dans la capitale autrichienne prévoit une rencontre début janvier entre représentants de l'opposition et du régime, un gouvernement de transition dans les six mois, et des élections dans les 18 mois.
"Nous nous sommes réunis aujourd'hui non pas en tant que Russes et Américains", a estimé M. Lavrov. "Mais en tant que coprésidents du Groupe" international sur la Syrie.
John Kerry a cependant dit à Vladimir Poutine son "inquiétude" concernant les bombardements russes qui avaient visé les rebelles modérés et non les jihadistes de l'Etat islamique en Syrie, malgré les promesses de Moscou faites fin novembre au président français François Hollande de "s'abstenir" de bombarder "l'opposition saine".
Depuis le début de son intervention en Syrie le 30 septembre à la demande de Damas, la Russie est accusée par les Occidentaux de viser l'opposition au président syrien Bachar al-Assad, dont elle est l'indéfectible allié.
Par ailleurs, Moscou accuse Washington de vouloir diviser "les terroristes en +bons+ et en +méchants+" en Syrie.
Pendant la rencontre avec M. Kerry, M. Lavrov a estimé qu'il était "clair que les organisations Etat islamique et front Al-Nosra sont des organisations terroristes". "Nous continuerons à nous coordonner sur le reste de la liste à la prochaine rencontre" à New York, a-t-il ajouté, faisant allusion aux discussions visant à déterminer quels groupes d'opposants peuvent négocier avec le régime syrien.
Au total, M. Kerry a passé près de trois heures à discuter avec M. Poutine au Kremlin, après une réunion déjà longue de trois heures avec son homologue russe.
AFP