L’ONG internationale tire la sonnette d’alarme sur le risque d’instabilité et les possibles répressions qui peuvent découler de la crise ainsi créée dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest.
"Le rejet par le Président Jammeh des résultats des élections et sa déclaration selon laquelle il ne tolérera pas la protestation est un acte extrêmement dangereux qui risque d'entraîner une instabilité et une possible répression", prévient Sabrina Mahtani, chercheuse d’Amnesty International pour la partie ouest de l’Afrique.
Mme Mahtani rappelle que ces dernières semaines, des milliers de Gambiens ont eu la possibilité de parler et de se rassembler librement. "Ces droits doivent continuer à être protégés", plaide-t-elle.
La chercheuse d’Amnesty recommande aux forces de sécurité de faire preuve de retenue si les Gambiens décidaient d'exercer leur droit à la protestation pacifique.
"Nous nous attendons à ce que la communauté internationale condamne toute restriction à la protestation et toute autre violation qui pourrait être commise", soutient-elle.
Le président sortant gambien a annoncé vendredi qu’il rejetait les résultats des élections du 1er décembre et ne tolérerait pas les protestations.
Yahya Jammeh a expliqué son revirement par des erreurs de la Commission électorale lors de la compilation des résultats ; erreurs qui selon le président de la centrale électorale ne changent pas l’ordre d’arrivée des candidats, donnant l’opposant Adama Barrow vainqueur.
Pourtant, une semaine plutôt, M. Jammeh a déclaré qu’il acceptait les résultats des urnes. Le president sortant gambien, au pouvoir depuis 22 ans, avait même appelé son rival Barrow pour le féliciter et lui promettre une passation civilisée du pouvoir.
La communauté internationale condamne son revirement et lui demande de s’incliner à la volonté des Gambiens et de céder le pouvoir au vainqueur.