Dans une année de Coupe de monde, il est vrai qu'une victoire dans la plus prestigieuse des compétitions de clubs européens ne peut être le seul moyen de départager les candidats au titre de meilleur joueur du monde. Mais une prestation de haut vol de "CR7" et "Mo" Salah dans l'un des matches les plus scrutés de la saison serait un argument pour faire la différence.
Car le constat est implacable : à chaque fois que Ronaldo a soulevé la "coupe aux grandes oreilles" (2008, 2014, 2016, 2017), cela s'est toujours accompagné d'un Ballon d'Or dans la foulée. De là à croire que Salah peut réussir une incroyable passation de pouvoir en cas de sacre de Liverpool ?
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"Meilleur joueur de la planète actuellement" selon la légende des "Reds" Steven Gerrard, l'Egyptien a de solides arguments à faire valoir pour mettre un terme à la domination décennale du Portugais et de son rival Lionel Messi.
Auteur de 44 buts cette saison toutes compétitions confondues, "Mo" a même battu le record de réalisations en Premier League avec 32 buts en 38 journées! Au point d'être sacré meilleur joueur du championnat d'Angleterre, six mois après avoir déjà été désigné meilleur joueur africain de l'année.
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"Vous allez sûrement dire que j'en fais trop, mais c'est le meilleur joueur du monde. Et je ne suis pas le seul à le dire", confie à l'AFP Karim Hafez, son coéquipier en sélection égyptienne.
"Ronaldo et Messi en ont gagné assez, il faut qu'ils en laissent un à Salah maintenant (rires)! Plus sérieusement, s'il gagne la Ligue des champions et qu'il réalise une bonne Coupe du monde, il peut le faire", ajoute-t-il.
Comment le joueur de 25 ans a-t-il pu passer de joueur mis à la cave par Jose Mourinho à Chelsea (2014-2016), au statut d'idole absolue avec, à la clé, une chanson à sa gloire à Liverpool ou encore ses crampons exposés... au célèbre British Museum de Londres au milieu des statues des anciens pharaons d'Egypte ?
"Il a vraiment beaucoup progressé. Énormément", témoigne Hafez, qui le cotoie en sélection depuis 2015. "Il a toujours eu cette vitesse mais il a énormément travaillé devant le but pour avoir un atout supplémentaire dans son jeu. A Rome, il n'avait peut-être pas encore cette efficacité. Mais aujourd'hui, il ne pense vraiment qu'au but, à comment conclure face au gardien".
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"Quand tu vois par exemple sa balle piquée (en demi-finale aller contre l'AS Rome, 5-2), c'est du Messi. C'est très dur de mettre ce but...", souligne-t-il.
A une autre époque, tout cela aurait sans doute suffit pour être désigné meilleur joueur du monde. Reste que Cristiano Ronaldo, même à 33 ans, ne semble toujours pas en fin de règne. En témoigne son but d'anthologie contre la Juventus, en quart de final aller début avril (3-0).
Après un début de saison poussif, "CR7" a inscrit depuis janvier la bagatelle de 28 buts, portant son bilan à 41 réalisations toutes compétitions consécutives.
Mieux, à l'exception de la demi-finale retour contre le Bayern Munich, il a marqué à chacun de ses matches de Ligue des champions, où il écrase encore une fois le classement de buteurs avec 15 réalisations (contre 10 pour Salah).
Face à de telles statistiques, même Jürgen Klopp, l'entraîneur de Liverpool, a semblé s'incliner devant la régularité diabolique du Portugais: "'Mo' a joué une saison fantastique, mais Cristiano a joué 15 saisons comme celle-ci", a-t-il confié au Liverpool Echo. "Il a marqué quelque chose comme 47.000 buts - des chiffres fous."
"Nous avons maintenant Messi et Ronaldo qui dominent le football depuis quelques années alors qu'il y a tant d'autres bons joueurs", a-t-il ajouté. Le Ballon d'Or est toujours entre eux, c'est bien mérité." En 2013, malgré son sacre en C1 avec le Bayern, Franck Ribéry avait terminé troisième... Le sort qui sera réservé à Salah à la fin de l'année ?
Avec AFP