La procédure de sauvegarde est plus légère que le redressement: elle implique que l'entreprise a des difficultés financières mais sans être en cessation de paiements. En revanche, un redressement judiciaire signifie que l'entreprise ne peut plus faire face à ses paiements mais qu'une solution (un "redressement") est possible.
Saisi du dépôt de bilan de l'entreprise le 2 mars, le tribunal de commerce de Poitiers (centre de la France) a fixé au 18 mai une audience sur le maintien d'une période d'observation pour Rougier Afrique International (RAI), qui emploie en Afrique l'essentiel des 3.000 salariés du groupe.
D'ici là, un rapport devra établir si les capacités financières de l'entreprise permettent une poursuite d'activité.
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Au cours de la même audience de mai, le tribunal examinera le sort de Rougier SA, en vue de statuer sur le renouvellement de la période d'observation, l'arrêt du plan, le prononcé du redressement ou la liquidation, sur la base de la liste des créanciers, dettes, contrats recueillis.
D'ici là, les dirigeants de Rougier SA devront déposer 15 jours avant l'audience un projet de plan s'il existe une possibilité sérieuse d'être sauvegardée.
Le tribunal a fixé dans un premier temps au 12 mars 2019 la fin de la période d'observation, pour la procédure de sauvegarde, comme pour le redressement judiciaire.
La décision du tribunal est conforme aux demandes faites par le groupe lors de l'audience devant le tribunal le 9 mars. Le directeur général, Francis Rougier, récemment rappelé pour tenter de réorganiser la société.
Il s'était montré prudemment optimiste, affirmant que le groupe allait "perdurer", mais en réduisant "son ampleur" en Afrique. Le patron avait alors expliqué que Rougier SA faisait face à des "difficultés persistantes au Cameroun", évoquant notamment l'ensablement du port de Douala qui a "profondément perturbé les activités des filiales camerounaise, congolaise et centrafricaine".
"Cette situation a provoqué des tensions de trésorerie persistantes, accentuées par le retard des remboursements des crédits de TVA des filiales opérationnelles africaines", avait-il ajouté.
Fin 2016, Rougier supportait une créance de 8 millions d'euros de TVA non remboursée par le seul Cameroun, et de 15,6 millions d'euros en incluant les créances du Congo et du Gabon.
La cotation des titres du groupe, qui a accusé en 2016 une perte nette de 6,3 millions d'euros, avait été suspendue à sa demande le 27 février
Le chiffre d'affaires 2017 affichait une baisse de 7,5% sur les 149,4 millions d'euros de 2016.
Rougier possède six usines de sciage en Afrique: trois au Gabon (à Mevang, Ivindo, et Mbouma), deux au Cameroun, (à Djoum et Mbang) et une depuis peu en République centrafricaine (à Moualé) ainsi qu'une usine de déroulage de contreplaqué au Gabon. Il exploite au total 2,3 millions d'hectares de forêts.
La famille Rougier possède 60% du capital, celle d'Eric-Bastien Ballouhey 4,2%, les salariés 2,1%, et le flottant en bourse s'élève à quelque 32,7% avec 1% d'auto-contrôle.
Avec AFP