Les députés de la Douma, la chambre basse du Parlement, ont adopté à l'unanimité ce texte en deuxième lecture, l'étape la plus importante dans le système législatif russe, puis également en troisième lecture. "Les changements prévoient une numérisation du système de registre militaire", indique la Douma dans un communiqué.
Les ordres de mobilisation étaient remis jusque-là obligatoirement en main propre aux mobilisés. De nombreux Russes mobilisables avaient donc choisi d'ignorer ces convocations, de déménager ou de fuir le pays. Désormais, la Douma indique qu'il sera possible de recevoir un acte de mobilisation par voie électronique, via le portail numérique des services publics russes où des millions d'hommes Russes mobilisables sont enregistrés.
"Sera considéré comme réfractaire un citoyen mobilisable s'il a refusé de recevoir sa convocation ou s'il n'est pas joignable", a indiqué la Douma dans son communiqué. La loi russe prévoit de lourdes peines de prison pour les réfractaires à l'armée.
Interrogé sur le sujet plus tôt mardi, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov avait indiqué qu'"il n'y aura pas de deuxième vague" de mobilisation, après celle "partielle" ordonnée en septembre dernier par Vladimir Poutine pour renforcer son armée régulière qu'il avait envoyée se battre en Ukraine. M. Peskov a jugé ce changement technique "absolument nécessaire" pour "parfaire et moderniser" le système d'enrôlement national.
Des centaines de milliers de Russes ont été mobilisés en renfort, d'autres ont ignoré leur convocation et des dizaines de milliers ont préféré fuir le pays. Selon M. Peskov, le Kremlin ne s'attend "absolument pas" à ce que ce nouveau projet de loi entraîne une nouvelle vague de départs à l'étranger chez les hommes russes car "ce n'est pas lié à la mobilisation", a-t-il assuré.