"L'interdiction des travailleurs nord-coréens va porter un coup à l'économie russe mais nous respectons rigoureusement la résolution de l'ONU. Beaucoup de gouverneurs (régionaux) ont commencé à renvoyer" ces travailleurs présents sur le sol russe, a déclaré Alexandre Matsegora, cité par l'agence de presse Ria Novosti.
Le service de presse du ministère russe des Affaires étrangères, interrogé par l'AFP, a de son côté indiqué que la "Russie agit en conformité avec les dispositions" de la résolution de l'ONU, qui prévoit le rapatriement de tous les travailleurs migrants nord-coréens dans un délai de 24 mois.
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"Les citoyens de Corée du Nord se trouvant sur notre territoire continueront à exercer une activité professionnelle jusqu'à l'expiration du délai prévu", ajoute la même source.
Selon l'ambassadeur russe, Moscou délivre chaque année entre 12.000 et 15.000 visas à des citoyens nord-coréens, 90% d'entre eux pour des courtes durées. Il a ajouté que quelque 35.000 Nord-Coréens travaillent en Russie, essentiellement dans la construction, l'agriculture et l'industrie poissonnière.
Leurs salaires sont en moyenne inférieurs de moitié à ceux des Russes et permettent de "nourrir treize membres de leurs familles", a ajouté M. Matsegora, précisant que la moitié du salaire touché par les travailleurs nord-coréens en Russie revenait à l'Etat nord-coréen.
Le 22 décembre, le Conseil de sécurité de l'ONU avait durci les mesures de rétorsion contre Pyongyang par un vote unanime sur une résolution américaine, en ciblant le pétrole et les travailleurs nord-coréens à l'étranger. La résolution visait notamment les expatriés nord-coréens, dont la totalité devraient être renvoyés chez eux d'ici fin 2019.
Plusieurs dizaines de milliers de Nord-Coréens ont été envoyés à l'étranger, principalement en Russie et en Chine, pour travailler et générer de précieuses devises pour leur pays d'origine. Selon l'ONU, ils travaillent dans des "conditions proches de l'esclavage".
Avec AFP