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Demande de nullité rejetée au procès du génocide au Rwanda en France


Cette photo non datée fournie par Interpol mardi 4 février 2014 montre Pascal Simbikangwa, 54, ancien chef du renseignement du Rwanda.
Cette photo non datée fournie par Interpol mardi 4 février 2014 montre Pascal Simbikangwa, 54, ancien chef du renseignement du Rwanda.

Le tribunal qui juge en appel dans la banlieue parisienne Pascal Simbikangwa, premier Rwandais condamné en France pour le génocide de 1994, a rejeté la demande de la défense d'annuler le procès pour "inégalité des armes" avec l'accusation.

La défense de Simbikangwa avait argué mardi, jour de l'ouverture de ce procès prévu pour durer 32 jours devant la cour d'assises de Seine-Saint- Denis, qu'elle avait des moyens "dérisoires" comparés à ceux de l'accusation, le parquet du Paris, qui dispose d'un pôle spécialisé pour lutter contre les crimes contre l'humanité.

La cour a notamment considéré que ce n'était pas à elle de "se prononcer sur les composantes d'un procès équitable" et le procès s'est poursuivi, avec les questions sur la biographie de l'accusé, détenu depuis 2009 au centre pénitentiaire de Fresnes, près de Paris

Poursuivi pour "complicité de génocide" et "complicité de crimes contre l'humanité", Simbikangwa avait été condamné en première instance à 25 ans de réclusion criminelle.

Il est en particulier reproché à cet ex-officier de la garde présidentielle reconverti dans la police politique après l'accident qui l'a laissé paraplégique en 1986, d'avoir, dans la capitale Kigali, organisé les barrages routiers au passage desquels étaient filtrés et exécutés les Tutsi, d'avoir donné des instructions et livré des armes aux miliciens qui les tenaient.

Tout au long de son premier procès devant la cour d'assises de Paris, Simbikangwa n'avait cessé de minimiser son rôle et sa compréhension des massacres à l'époque. Il avait ainsi répété à la stupéfaction générale n'avoir vu aucun cadavre pendant les 100 jours d'avril à juillet 1994, au cours desquels au moins 800.000 personnes, en majorité des Tutsi ainsi que des Hutu modérés, ont été massacrées.

Mercredi, il a déclaré en audience que son dossier avait "été fabriqué de toutes pièces".

"Je viens de passer huit ans en prison en France, dans le pays (du révolutionnaire) Mirabeau, (...) ce dossier est vide, il n'y a aucun témoignage crédible", a-t-il clamé.

Ce procès hors normes - 24 tomes de procédure, une cinquantaine de témoins - se terminera le 9 décembre. Certains témoins, emprisonnés au Rwanda, seront entendus par visioconférence.

Avec AFP

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