Le Royaume-Uni a annoncé la semaine dernière la suspension de la majorité de ses aides financières au Rwanda, citant la violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la République démocratique du Congo en raison de l'offensive du groupe armé M23 allié aux forces rwandaises dans l'est du pays.
Une mesure "punitive", pour Kigali, qui est revenu sur l'abandon, en juillet 2024, du projet controversé d'expulser des migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni au Rwanda, lancé en 2022 par l'ex-Premier ministre Boris Johnson mais jamais concrétisé.
En arrivant au pouvoir en juillet 2024, le Premier ministre travailliste Keir Starmer avait estimé qu'il était "mort et enterré" avant même d'avoir commencé. Le Rwanda avait alors prévenu que l'accord controversé ne prévoyait pas la restitution des fonds déjà versés par Londres à Kigali (240 millions de livres sterling, soit 280 millions d'euros). Il restait 50 millions de livres sterling (près de 61 millions d'euros) à payer.
"Le Royaume-Uni avait demandé au Rwanda de renoncer discrètement au paiement, sur la base de la confiance et de la bonne foi qui existent entre nos deux nations", a déclaré sur X la porte-parole du gouvernement rwandais Yolande Makolo. "Cependant, le Royaume-Uni a trahi cette confiance en prenant des mesures punitives injustifiées pour contraindre le Rwanda à compromettre notre sécurité nationale", a-t-elle ajouté. "Nous allons donc après ces fonds, auxquels le Royaume-Uni est légalement tenu", a-t-elle conclu.
Le M23 ("Mouvement du 23 mars"), qui a repris les armes fin 2021 et est appuyé par 4.000 soldats rwandais déployés dans la région, selon des experts de l'ONU, s'est emparé mi-février de Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu, après avoir pris fin janvier le contrôle de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.
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