"La police nationale rwandaise (RNP) a abattu trois personnes soupçonnées d'être des terroristes lors d'une opération de police ciblée dans le secteur de Bugarama, dans le district de Rusizi", a indiqué la police dans un communiqué, précisant que trois autres suspects présents sur les lieux, dont un a été blessé, ont été arrêtés.
"Au cours de l'opération visant à interpeller les suspects, ces derniers sont devenus violents, ont émis des menaces et ont tenté de fuir", a assuré la police. Les trois suspects décédés ont succombé à leurs blessures après avoir été emmenés à l'hôpital.
"Les premières constatations révèlent qu'ils menaient une campagne de radicalisation visant à recruter des jihadistes", a détaillé la même source, qui affirme avoir trouvé sur les lieux du matériel de propagande, dont des CD et des cahiers.
Jeudi, la police avait annoncé avoir abattu à Kigali un Rwandais, décrit comme un "terroriste présumé", lors d'une fusillade avec les forces de l'ordre qui a duré "environ trois heures". Selon un communiqué de la police, très succinct, l'homme armé était retranché dans une maison d'un quartier résidentiel de la capitale.
La police n'a cependant pas indiqué à quelle organisation terroriste le suspect était censé appartenir.
Déjà en janvier, la police avait abattu un religieux musulman rwandais soupçonné de recruter des jeunes pour qu'ils rejoignent les rangs du groupe Etat islamique en Syrie, et qui avait tenté, selon les autorités, de s'échapper après avoir été arrêté.
La police rwandaise avait alors assuré avoir "détecté la formation de réseaux terroristes" au Rwanda et plusieurs personnes avaient ensuite été interpellées. Vingt-trois d'entre elles sont toujours dans l'attente d'un procès. Toutes les audiences préalables, portant notamment sur leur maintien en détention le temps de l'enquête, se sont tenues à huis clos.
La communauté musulmane ne représente que 2% de la population rwandaise, loin derrière les catholiques (43,7%) et les protestants (37,7%). A ce jour, aucune attaque terroriste jihadiste n'a été recensée sur le territoire rwandais.
Le pays a toutefois été la cible d'une série d'attaques à la grenade, dont la dernière remonte à 2013, et qui ont été attribuées par le gouvernement aux rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) basés dans l'est de la République démocratique du Congo voisine et à des opposants en exil.
Avec AFP