Le chef du Conseil militaire de transition (CMT), la junte tchadienne, a décidé de retirer 600 soldats sur les 1.200 déployés en février aux frontières du Burkina Faso, du Niger et du Mali.
Abdéramane Koulamallah, ministre tchadien de la Communication, porte-parole du gouvernement, justifie la décision des autorités de transition de réduire de moitié l’effectif de contingent tchadien.
"Il ne s’agit en aucun cas de remise en cause de notre présence dans le Sahel, ni d'un rapatriement économique ou politique. Nous sommes déterminés toujours à rester comme une force avant-gardiste de la lutte contre le terrorisme", a-t-il dit.
Mais, l’artiste musicien Ray’S Kim estime que rien ne justifie une telle décision en cette période. Il estime que le nombre de soldats qui reste est suffisant pour pouvoir assurer la sécurité dans les frontières de ces trois pays.
"S’il y a une prise de conscience et qu’on voudrait changer les choses, il faut rapatrier l’ensemble des contingents pour faire comprendre à l’opinion internationale que nous mêmes, nous ne sommes pas capables de nous protéger contre le terrorisme et nous ne pouvons pas disperser nos forces", a déclaré l’artiste musicien.
Pour Ali Haroun Khatir, ancien officier supérieur de l’armée tchadienne passé à l’opposition, le retrait des troupes est une stratégie militaire qui n’aura aucune conséquence dans la lutte que mènent les chefs d’Etat du G5 Sahel.
Pour lui, "il ne faut pas penser que l’armée tchadienne seule qui va être le gendarme dans le Sahel".
"En ce moment le Lac Tchad est toujours en proie à la violence, c’est un territoire tchadien qui est en danger qu’il faut chercher à solutionner", a-t-il déclaré.
Pour le porte-parole du gouvernement, Abderaman Koulamallah, le redéploiement de ces soldats tchadiens est un renforcement stratégique.
Le président de l’Association jeunesse consciente de l’avenir, Mahamat Adam Abdallah, appelle le peuple tchadien à soutenir unanimement la décision du président du CMT.
"Je pense que lui, qui a toujours pris part dans toutes les initiatives de la sécurisation de la sous-région, connaît les raisons et donc nous appelons tous les Tchadiens à lui faire confiance. C’est une décision militaire", lance-t-il.