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Heurts entre policiers et étudiants à Dakar à la veille d'un procès à risques


Déployées aux alentours de l'université, la police a envoyé des gaz lacrymogènes en direction des étudiants.
Déployées aux alentours de l'université, la police a envoyé des gaz lacrymogènes en direction des étudiants.

Des heurts ont opposé mercredi à l'université de Dakar les policiers et des étudiants qui tentaient de participer à une manifestation interdite par les autorités à la veille du procès de l'opposant Ousmane Sonko, ont constaté les journalistes de l'AFP.

Déployée massivement aux alentours de l'université, la police a envoyé des gaz lacrymogènes en direction des étudiants reclus à l'intérieur du campus. Les étudiants ont riposté à coups de pierres, mais ont été empêchés de sortir. Un journaliste de l'AFP présent avec plusieurs collègues avant le début des incidents a été frappé du poing derrière la tête par un policier qui avait ordonné aux journalistes de s'éloigner en leur reprochant de filmer, ce qu'aucun ne faisait à ce moment-là, ont rapporté les journalistes présents.

L'opposition sénégalaise maintient ses manifestations
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Le journaliste de l'AFP a ensuite été appréhendé et emmené de force dans un fourgon de police, malgré les tentatives de ses collègues d'intercéder en sa faveur, ont-ils dit. Le policier a lancé une grenade lacrymogène à leur pied pour les tenir à distance. À l'intérieur du fourgon, le journaliste de l'AFP a reçu d'un policier plusieurs coups de poing dans le haut du corps et derrière la tête, a-t-il indiqué par la suite. Il a été relâché quelques instants plus tard.

"L'AFP proteste avec fermeté contre cette brutalité exercée sans aucune raison contre un de ses journalistes qui faisait son métier", a dit le directeur de l'information de l'agence, Phil Chetwynd. Cette brutalité "jette le doute sur les assurances réitérées des autorités sénégalaises quant au libre exercice de la profession et suscite de vives interrogations sur la sécurité des journalistes dans la période pré-électorale", a-t-il ajouté.

L'opposition au président Macky Sall a annoncé des marches et manifestations à Dakar et dans le pays mercredi, jeudi et lundi. L'opposant Ousmane Sonko doit comparaître jeudi à Dakar pour diffamation contre un ministre. Les autorités ont interdit nombre des rassemblements prévus mercredi et jeudi, mais la principale coalition d'opposition a dit son intention de défier l'interdit.

Alors qu'ils s'apprêtaient à faire une déclaration mercredi sur un axe important de la capitale, les chefs de la coalition Yewwi Askan wi (YAW, Libérons le peuple en langue ouolof) ont été dispersés à coups de gaz lacrymogène par la gendarmerie, selon des images visionnées par l'AFP. Les tensions ont considérablement ralenti les activités de la capitale. Les vacances des écoles et de l'université ont été avancées. Les transports publics ont suspendu leurs lignes mercredi. Des banques ont annoncé fermer plus tôt.

M. Sonko et ses supporteurs accusent le pouvoir d'instrumentaliser la justice pour l'empêcher de se présenter à la présidentielle de février 2024. Le parti présidentiel accuse M. Sonko de vouloir paralyser le pays et de se servir de la rue pour échapper à la justice. Plusieurs organisations de défense des droits humains ont exprimé leur inquiétude devant le climat de tensions régnant dans le pays, les restrictions sur les libertés de réunion et d'expression, et ont appelé le président Sall à renoncer à un troisième mandat, lui qui laisse planer le doute sur une candidature en 2024.

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