M. Dias ne va pas aller en détention car la prison ferme a été couverte par la détention provisoire qu'il a effectuée. Selon son avocat, Me Ciré Clédor Ly, la peine ne va pas coûter à cette figure de l'opposition son poste de maire de la capitale mais pourrait menacer son siège à l'Assemblée nationale.
"La cour rejette le pourvoi (en cassation) formé par Barthélémy Toye Dias", maire de Dakar, a déclaré le président de l'audience de la juridiction, Abdourahmane Diouf, en l'absence du prévenu qui avait affirmé qu'il n'était pas nécessaire qu'il soit présent au procès pour des faits qui remontent à douze ans jour pour jour.
M. Dias doit également payer 25 millions de FCFA (environ 38.000 euros) aux héritiers de Ndiaga Diouf qui avait été abattu par balle le 22 décembre 2011 lors de l'assaut donné à la mairie de Mermoz Sacré-Coeur, une des communes de la capitale, par de supposés sympathisants du parti au pouvoir, sous la présidence d'Abdoulaye Wade (2000-2012).
Il était alors maire de cette commune. Le parquet avait réclamé la confirmation de la peine prononcée en appel. L'édile accuse le pouvoir d'avoir ressorti cette affaire pour gêner la candidature à l'élection présidentielle de 2024 de l'ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, dont il est un proche. Le ministère de la Justice n'avait pas répondu aux sollicitations de l'AFP sur les conséquences de cette condamnation jeudi.
Barthélémy Dias, opposant au pouvoir, est devenu maire de Dakar en février 2022 et député en juillet de la même année, pour le compte d'une coalition nationale conduite par Ousmane Sonko, prétendant déclaré à la présidentielle de 2024, avec qui il s'est brouillé depuis pour des divergences politiques.
Il s'était pourvu en cassation après une condamnation en appel à deux ans de prison dont six ferme en septembre 2022 pour "coup mortel" et "détention d'armes sans autorisation", la même peine prononcée contre le prévenu en première instance en février 2017.
M. Dias avait été jugé et condamné en première instance en 2017 avec une douzaine d'autres prévenus pour "coup mortel" porté en 2011 à Ndiaga Diouf, un lutteur décrit par l'opposition comme un homme de main du régime. Les violences s'étaient produites dans un contexte de contestation grandissante contre une candidature du président sortant Abdoulaye Wade à un troisième mandat en 2012.
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