Le 16 novembre, l'ONG Lead Afrique Francophone (LAF), dont l'objectif est de "développer en Afrique un leadership sensible au développement durable" et qui est partenaire de Y'en a Marre, s'est vu retirer son agrément et ordonner la cessation immédiate de ses activité au Sénégal.
Le ministre de l'Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, a justifié cette interdiction en accusant Y'en a Marre d'avoir reçu des financements illégaux, selon la presse locale.
"L'Etat du Sénégal cherche à savoir la source de certains financements, leur montant et leur destination", a précisé auprès de l'AFP une source proche du ministère de l'Intérieur.
"Il faut qu'ils rendent eux aussi des comptes et nous disent de quoi ils vivent en passant leur temps à insulter les gens matin et soir et en ne travaillant pas", a ajouté cette source.
Pour le coordinateur de Y'en a Marre, Fadel Barro, en s'en prenant à son mouvement et à ses partenaires, l'Etat veut "affaiblir la société civile", a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse mercredi soir à Dakar.
"L'enjeu est que la société civile, qui est équidistante des organisations politiques, joue son rôle pendant les élections", a-t-il dit, alors que le premier tour de la présidentielle, pour laquelle le président Macky Sall devrait briguer un second mandat, est prévu le 24 février.
"Nous ne finançons pas Y'en a Marre. Nous n'avons jamais financé Y'en a Marre. Nous l'accompagnons dans l'exécution d'activités", a pour sa part assuré le représentant de Lead, Moussa Mbaye Gueye.
Mouvement citoyen, Y'en a marre était à la pointe du combat contre un troisième mandat du président Wade (2000-2012). Il a depuis pris part à des manifestations contre une nouvelle loi électorale qu'a fait adopter son successeur, Macky Sall, ou pour réclamer la fin du franc CFA.
Les ONG sont des "organisations déterminées à protéger l'espace civique", a souligné devant la presse Sadikh Niass, responsable de l'organisation Rencontre africaine pour la défense des Droits de l'Homme (RADDHO).
Avec AFP