Patron du site d'informations Dakar Matin, M. Niang avait été renvoyé en prison le 20 décembre après avoir été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire le 14 décembre.
Son contrôle judiciaire était intervenu après plus d'un mois de détention près de Dakar pour "divulgation d'informations de nature à nuire à la défense nationale", "recel de documents administratifs et militaires" et "diffusion de fausses nouvelles".
Le parquet de Dakar avait annoncé le 20 décembre avoir "révoqué" ce contrôle judiciaire, le justifiant par les "sorties médiatiques" du journaliste qui sont "une violation des obligations" qui lui défendaient "de communiquer sous aucune forme sur les faits objets de poursuite".
Le journaliste observe une nouvelle grève de la faim depuis son renvoi en prison, d'où il a été transféré pour un hôpital à Dakar le 25 décembre. "Libérez Pape Alé (Niang)", ont scandé mercredi les manifestants au siège de la Maison de la presse à l'initiative de la Coordination des associations de presse (CAP), une confédération syndicale.
"Nous réclamons la libération immédiate de Pape Alé Niang, maintenu en détention au péril de sa vie", a déclaré Momar Diongue, un des intervenants, en présence d'hommes de médias, de responsables de la société civile et de l'opposition.
Le député d'opposition et activiste Guy Marius Sagna a affirmé que "le combat" pour la libération du journaliste est celui de "tous les citoyens sénégalais" parce que "c'est la liberté qui est en danger au Sénégal".
Pape Alé Niang "ne doit pas être la cible d'une stratégie visant à étouffer la liberté de la presse au Sénégal", a déclaré à l'AFP Sadibou Marong, responsable de Reporters sans frontières (RSF) en Afrique de l'Ouest, présent à la manifestation.
Pape Alé Niang est "extrêmement éprouvé" par sa grève de la faim. "Je prie pour que l'irréparable ne se produise", a affirmé lundi à l'AFP un de ses avocats, Moussa Sarr, Dans un message publié mardi, le journaliste a déclaré vivre "de manière stoïque l'abominable épreuve qu'on m'inflige pour un dessein non encore avoué".
La détention du journaliste a suscité une vague de critiques de la presse et de la société civile à l'égard des autorités. Le Sénégal est volontiers loué par ses partenaires pour ses pratiques démocratiques, mais les défenseurs des droits humains nuancent cette appréciation.
Le Sénégal est 73e sur 180 au dernier classement sur la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. Le pays a perdu 24 places par rapport à 2021.