M. Sonko a annoncé dimanche soir dans une déclaration sur les réseaux sociaux sa décision de "ne plus collaborer avec la justice" et dit qu'il ne répondrait plus aux convocations des juges sans garantie pour sa sécurité, invoquant les incidents auxquels ont donné lieu ses déplacements au tribunal.
L'opposant est poursuivi par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, pour "diffamation, injures et faux". Il a été condamné en mars en première instance à deux mois de prison avec sursis et 200 millions de francs CFA (300.000 euros) de dommages et intérêts. Son éligibilité pour la présidentielle de 2024 pourrait être remise en cause par une condamnation plus lourde en deuxième instance.
Les convocations de l'opposant, qui a maille à partir avec la justice depuis deux ans et le dépôt d'une plainte contre lui pour viols dans une affaire distincte, sont sources de tensions et de quasi-paralysie de Dakar. Lundi matin, le quartier de M. Sonko, habituellement quadrillé par les forces de l'ordre, était calme, et le dispositif sécuritaire, allégé, probablement en raison de l'absence annoncée de l'opposant à son procès.
M. Sonko et ses supporteurs accusent le pouvoir d'instrumentaliser la justice pour l'empêcher de se présenter à la présidentielle de 2024. Le parti présidentiel accuse de son côté M. Sonko de vouloir paralyser le pays et de se servir de la rue pour échapper à la justice. En mars 2021, son interpellation alors qu'il se rendait en cortège chez le juge dans l'affaire de viols présumés avait contribué à déclencher plusieurs jours d'émeutes qui avaient fait au moins une douzaine de morts. Le procès est prévu le 16 mai.