Le Conseil de sécurité "déplore que la capacité de la Minurso de s'acquitter pleinement de son mandat ait été limitée" après l'expulsion de dizaines de membres civils expatriés de la mission. Et il "souligne qu'il est urgent que la Minurso puisse de nouveau exercer pleinement ses fonctions", selon le texte de la résolution.
Celle-ci a été soutenue par dix des 15 pays membres du Conseil de sécurité. Le Venezuela et l'Uruguay ont voté contre tandis que la Russie, l'Angola et la Nouvelle-Zélande se sont abstenus.
La Chine, le Royaume-Uni, la France, l'Espagne ont soutenu la résolution avec l'Ukraine, le Japon, l'Egypte, la Malaisie et le Sénégal.
Irrité par des propos du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui évoquait "l'occupation" du Sahara occidental par le Maroc, Rabat a expulsé 75 des membres civils expatriés de la mission en mars. Selon l'ONU, il ne reste sur place que 28 experts civils, ce qui empêche la Minurso de remplir son mandat, qui devait s'achever ce mois-ci.
Les débats ont été intenses avant le vote, plusieurs pays membres estimant notamment que la résolution n'était pas assez ferme face au Maroc. Elle laisse un délai de trois mois au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon pour faire savoir au Conseil s'il estime que la mission a été rétablie dans sa pleine capacité.
Si ce n'est pas le cas, le Conseil entend "examiner les meilleurs moyens pour parvenir à cet objectif", selon le texte.
"Il y a une fracture entre les positions sur comment résoudre cette question", a déclaré l'ambassadeur vénézuélien Rafael Ramirez après le vote.
La France, l'Espagne et le Sénégal se sont montrés sensibles à la position du Maroc tandis que le Venezuela, l'Uruguay et la Nouvelle-Zélande voulaient conditionner le rétablissement de la Minurso à une position plus ferme du Conseil.
Certains pays craignent que d'autres Etats hôtes de missions, comme la République démocratique du Congo ou le Soudan, veuillent à leur tour se débarrasser de leurs Casques bleus.
La Minurso a été déployée en 1991 dans cette ancienne colonie espagnole, annexée par le Maroc en 1975, pour surveiller un cessez-le-feu et préparer un referendum d'autodétermination.
Avec AFP