Dans un entretien au quotidien La Croix publié en ligne dimanche, Florence Parly confirme par ailleurs que des enfants-soldats recrutés par les jihadistes sahéliens ont été "blessés ou tués au cours des combats" livrés dans la région par la force militaire française Barkhane.
Pour aider les armées sahéliennes à gagner en autonomie, "la France lance la Task Force Takuba, constituée d'unités mixtes sahéliennes et européennes qui iront ensemble au combat" et qui sera "prête à agir à partir du 15 juillet", annonce la ministre dans cette interview.
"Une centaine de militaires estoniens et français seront à cette date entraînés pour aller sur le terrain avec des unités maliennes. En octobre, un deuxième contingent arrivera: une soixantaine de membres des forces spéciales tchèques. Puis en janvier: un troisième, avec 150 Suédois", détaille-t-elle, en ajoutant que "l'Italie vient de signifier son souhait de nous rejoindre".
Les violences jihadistes, mêlées à des conflits intercommunautaires, ont fait 4.000 morts au Mali, au Niger et au Burkina Faso l'an dernier, cinq fois plus qu'en 2016 selon l'ONU.
Ces derniers mois, l'armée française et ses partenaires locaux ont multiplié les offensives au Sahel dans le but d'inverser le rapport de forces sur le terrain, où les groupes jihadistes avaient multiplié les attaques d'envergure en 2019.
D'après Mme Parly, ces efforts ont permis d'obtenir "des résultats militaires et des succès en matière de contre-terrorisme".
Mais "l'affaiblissement des groupes terroristes les conduit à recruter des enfants", déplore-t-elle, relayant le constat dressé jeudi par le commandant de Barkhane, le général Pascal Facon, qui a dénoncé le recours par les jihadistes à des "enfants soldats, endoctrinés et entraînés" se retrouvant ainsi exposés aux opérations militaires françaises.
"Il peut arriver, malgré toutes les précautions prises, que certains soient blessés ou tués au cours des combats, nous l'avons constaté a posteriori", reconnaît-elle, sans donner de chiffres. "C'est important de le dénoncer et d'en avoir pleinement conscience car c'est un phénomène très compliqué à gérer et à prévenir pour nos soldats".
Ses propos font écho aux récentes déclarations du commandant de Barkhane, qui confiait jeudi qu'"il arrive que l'on constate lors des opérations de neutralisation la présence de mineurs".