Selon les autorités libyennes, ces armes et munitions ont transité dans des conteneurs censés être chargés de matériaux de construction.
Nous commençons une enquête pour déterminer comment les armes ont été chargées dans les conteneurs et comment elles sont entrées en Libye, a déclaré le ministre turc.
Nous allons prendre des mesures fermes à ce sujet", a ajouté M. Cavusoglu dont les propos étaient traduits en arabe au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue libyen Mohamad Siala.
Le chef du Gouvernement d'union nationale (GNA) libyen reconnu par la communauté internationale, Fayez al-Sarraj, a exprimé de son côté "sa profonde préoccupation", au sujet de la cargaison d'armes saisie, en recevant M. Cavusoglu, selon un communiqué du GNA.
Le ministre turc a assuré de son côté que son gouvernement refuse ces actes qui ne représentent pas la politique de l'Etat turc, selon le communiqué.
Au cours de cette entrevue, Tripoli et Ankara ont convenu d'ouvrir "une enquête commune, a-t-on ajouté de même source.
Plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est dirigée par deux entités rivales: le GNA, basé à Tripoli, et un cabinet parallèle installé dans l'Est et soutenu par le maréchal Khalifa Haftar.
L'armée nationale libyenne (ANL), autoproclamée et dirigée par M. Haftar, a appelé jeudi les Nation unies à "ouvrir immédiatement une enquête" au sujet des cargaisons d'armes saisies.
Après la chute du régime de Kadhafi et en raison du chaos qui a suivi, l'ONU impose depuis 2011 un embargo sur les armes à destination de la Libye, mais ses experts ont malgré tout signalé de nombreuses livraisons d'armes à des factions libyennes, venant du Soudan, d'Egypte, de Turquie ou des Emirats arabes unis.
L'ANL accuse régulièrement le Qatar, la Turquie et le Soudan de fournir des armes à ses rivaux, en particulier islamistes, tandis que l'autre camp accuse les Emirats arabes unis et l'Egypte d'appuyer militairement le maréchal Haftar.
Devant la presse, M. Cavusoglu a accusé des pays arabes et occidentaux qu'il n'a pas nommés d'envoyer des "chars, des missiles et des drones" en Libye, en allusion semble-t-il au soutien militaire dont bénéficie le maréchal Haftar.