Selon les chiffres des services de la Protection civile communiqués lundi à l'AFP, 159 décès ont été enregistrés, 121 dans l'effondrement d'habitations et 38 par noyade. 185 personnes ont été blessées et 225.539 personnes sinistrées, a-t-on appris de même source.
Le bilan de ces intempéries s'aggrave de semaine en semaine: le précédent, daté du 4 septembre faisait état de 103 morts et 140.000 sinistrés. Les environs des villes de Maradi (centre-sud, 68 morts), Zinder (centre-est, 48 morts), Dosso (sud-ouest, 18 morts) et Tahoua (ouest, 16 morts) sont les zones les plus touchées.
Les pluies ont en outre détruit totalement ou endommagé plus de 25.900 habitations (maisons, cases et abris), 71 salles classes, 6 centres de soins médicaux et 210 greniers à céréales. Près de 700 têtes de bétail ont également été décimées.
Les intempéries ont aussi favorisé l'apparition d'insectes "ravageurs" de cultures, a alerté le ministère nigérien de l'Agriculture qui assure avoir traité les zones infestées à l'aide d'insecticides. Les services météorologiques annoncent de nouvelles "fortes pluies" jusqu'à la fin septembre.
A Niamey, la capitale de deux millions d'habitants, jusqu'ici relativement épargnée, les autorités redoutent fortement une crue du fleuve Niger, si les pluies se poursuivent. Les services de la Protection civile diffusent des messages en appelant les habitants à la "vigilance" et "à évacuer les zones inondables".
La saison des pluies – entre juin et septembre – fait régulièrement des morts au Niger, y compris dans les zones désertiques du nord, mais le bilan est particulièrement lourd cette année. En 2021, 70 personnes étaient décédées et 200.000 sinistrées.
Le Niger traverse déjà une grave crise alimentaire avec, selon les autorités sanitaires, plus de 4,4 millions de personnes en insécurité alimentaire "sévère", soit 20% de la population. Ce pays pauvre au climat aride souffre de mauvaises récoltes auxquelles s'ajoutent des violences jihadistes récurrentes, notamment contre les paysans.