"Je pense qu'il voulait d'abord me voir parce qu'il a eu la visite des enquêteurs hier" (mardi), a déclaré Me Sven Mary, dans cet entretien réalisé mercredi soir. "Hier, il n'a pas collaboré?", demande un journaliste d'Europe 1 à l'avocat, qui répond brièvement: "Non".
"Je ne voudrais pas qu'il se referme", a poursuivi Me Mary. "S'il se refermait, ça nous mettrait devant d'autres Zaventem et d'autres Bataclan, c'est peut-être ça que je veux éviter", a-t-il ajouté, en référence à l'attentat de mardi à l'aéroport de Bruxelles et à la tuerie de la salle de concerts parisienne du Bataclan en novembre.
Interrogé sur ce que pense son client des attentats qui ont endeuillé Bruxelles mardi, l'avocat répond: "Je ne veux pas savoir ce qu'il en pense. A ce stade-ci, c'est pas encore important".
Salah Abdeslam, blessé au cours de son interpellation le 18 mars dans la commune bruxelloise de Molenbeek, "se remet petit à petit de sa blessure, qui n'était pas une blessure grave", a ajouté l'avocat. Il "reprend du poil de la bête", a-t-il dit.
Selon les premiers éléments de l'enquête, le jeune Français d'origine marocaine semble avoir eu un rôle central dans la constitution des commandos du 13 novembre, en participant à l'arrivée de jihadistes en Europe.
Arrêté après quatre mois de cavale, Salah Abdeslam a été inculpé de "participation à des assassinats terroristes" et de "participation aux activités d'un groupe terroriste" par la justice belge. Il est incarcéré dans la prison de haute sécurité de Bruges, dans le nord-ouest de la Belgique.
Aux premières heures de son audition, Sven Mary avait déclaré à la presse que son client collaborait avec les enquêteurs.
Avec AFP