"Je suis persuadée qu'une fois qu'on apprend à lire, cela donne envie d'aller vers les livres, qui sont un accès au savoir et un droit au savoir", explique l'auteure qui a signé de nombreuses oeuvres pour la jeunesse inspirés de l'imaginaire de contes africains.
En Côte d'Ivoire, le taux d'alphabétisation des adultes de plus de 15 ans était de 44% en 2017. Le pays fait partie des vingt pays dont le taux est le plus bas, aux côtés du Sénégal (43%), du Burkina Faso (35%), du Bénin (33%) et du Niger (15%) selon les données de l'Unesco pour l'année 2017.
"La littérature générale n'a pas encore percé en Côte d'Ivoire, mais le recul de l'analphabétisme représente un potentiel énorme", assure Véronique Tadjo.
Auteure d'une dizaine de romans traduits dans plusieurs langues dont "Loin de mon père" et "L'ombre d'Imana", Véronique Tadjo plaide aussi pour la création de bibliothèques, peu nombreuses dans les capitales et souvent inexistantes dans les villes de moindre importance ou villages.
"Nous n'avons pas encore développé toutes les bibliothèques nationales, y compris les bibliothèques de proximité", dit-elle.
Elle souligne aussi que "la chaîne du livre n'a pas encore atteint sa vitesse de croisière. Mais il y a un potentiel, auquel je crois".
"Il faut mettre en valeur le travail des éditeurs africains, qui doivent faire face à de nombreux défis", a défendu l'écrivaine franco-ivoirienne.
Le secteur de l'édition en Afrique francophone fait face à des difficultés comme le problème de distribution dans le pays et entre les pays, la concurrence européenne ou encore le piratage.
"Publier sur le sol africain est une proposition de plus en plus attrayante", a conclu la romancière.