Les enquêteurs s'intéressent à un dépôt de 28.500 dollars sur un compte de Syed Farook, crédité deux semaines avant qu'il ne tue 14 personnes lors d'un déjeuner de Noël à San Bernardino avec sa femme Tashfeen Malik, selon des médias.
Syed Farook avait souscrit un prêt en ligne via la société Prosper Marketplace, dont le siège se trouve à San Francisco, en Californie, a indiqué mardi à l'AFP une source proche du dossier. Celle-ci a précisé que le prêt avait ensuite été financé par la banque en ligne Webbank.com, dont le siège se trouve dans l'Utah (ouest).
Farook a ensuite effectué un retrait de 10.000 dollars depuis une agence Union Bank à San Bernardino, ville californienne de 200.000 habitants, à une heure de Los Angeles.
D'après la chaîne de télévision Fox, les enquêteurs veulent déterminer si le retrait de 10.000 dollars, effectué le 20 novembre, a servi à payer Enrique Marquez, l'homme qui a acheté les deux semi-automatiques AR-15 utilisés par Farook et Malik pour le massacre.
Marquez pourrait faire l'objet de poursuites, en particulier s'il a illégalement modifié les armes, ajoute Fox.
Les jours précédant la tuerie du 2 décembre, qui a aussi fait 21 blessés, au moins trois transferts de 5.000 dollars ont également eu lieu vers le compte de la mère de Farook, Rafia, poursuit Fox.
Ces dépôts et gros retraits en liquide représentent "des preuves importantes de préméditation" et discréditent un peu plus l'hypothèse qu'un coup de sang après une dispute au travail ait mené Syed Farook à ouvrir le feu sur ses collègues des services de santé publique de San Bernardino mercredi dernier.
"Nos prières et nos coeurs vont aux victimes de la tragédie de San Bernardino. Webbank évalue toutes les demandes de prêts selon les règles et notamment les lois antiterroristes et anti-blanchiment d'argent", a commenté Webbank.com dans un communiqué.
D'après Fox News, Syed Farook gagnait 53.000 dollars par an. Un témoin qui priait régulièrement avec l'Américain d'origine pakistanaise dans une mosquée de San Bernardino a dit à l'AFP que Farook "vivait le rêve américain: il était marié, il avait un enfant, il avait gagné 77.000 dollars l'an dernier".
Farook et sa femme sont décédés à l'issue d'une fusillade nourrie avec la police peu après leur attentat.
En tant qu'inspecteur sanitaire, fonctionnaire des services publics du comté de San Bernardino, Farook disposait de bons éléments de crédit qui lui ont facilité l'obtention d'un prêt, a précisé à l'AFP la source proche du dossier.
Par ailleurs, le quotidien New York Post écrivait mardi que le père de Syed Farook, qui porte le même nom (son fils se faisait couramment appeler par son deuxième prénom Rizwan) a été placé par le FBI sur la liste de personnes à surveiller en raison du statut de terroriste présumé de son fils.
Les voyages de Syed Farook père au Pakistan font aussi l'objet de l'attention de la police fédérale, précise le New York Post, citant des sources proches de la police.
D'après le quotidien, Farook père est arrivé aux Etats-Unis en 1972 et a obtenu la nationalité américaine en 1999.
La chaîne CNN, citant des responsables gouvernementaux anonymes, affirme quant à elle que Tashfeen Malik n'est pas la seule qui aurait fait allégeance à l'organisation jihadiste Etat Islamique (EI) sur une page Facebook: "Le message final sur cette page utilise le mot +nous+", ce qui indiquerait que la déclaration d'allégeance à l'EI proviendrait "de la part des deux tueurs".
Lundi, le FBI avait déclaré que le couple, parent d'une fillette de six mois, semblait radicalisé "depuis un bon moment".
Avec AFP