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Sanctions américaines contre un chef rebelle centrafricain


Ali Darassa, le chef du groupe armé UPC pose à sa base de Bokolobo, près de Bambari, le 16 mars 2019.
Ali Darassa, le chef du groupe armé UPC pose à sa base de Bokolobo, près de Bambari, le 16 mars 2019.

Les Etats-Unis ont annoncé vendredi des sanctions financières visant le responsable du plus puissant groupe armé rebelle de Centrafrique, pays en guerre civile depuis près de huit ans, pour son rôle dans le conflit.

Le département américain du Trésor a indiqué dans un communiqué qu'il saisissait tous les avoirs américains d'Ali Darassa, qui dirige le groupe armé Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), et criminalisait les transactions avec lui.

"Les militants de l'UPC ont tué, torturé, violé et déplacé des milliers de personnes depuis 2014", indique le département du Trésor.

"Sous la direction de Darassa, la milice UPC a commis des atrocités brutales contre des civils", a souligné dans le communiqué Andrea Gacki, qui dirige le Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du département du Trésor.

L'UPC, principalement actif dans l'est de la Centrafrique, s'était engagé en avril à quitter la coalition rebelle qui cherche à renverser le régime du président Faustin Archange Touadéra, mais a refusé en octobre de rejoindre d'autres groupes dans un cessez-le-feu déclaré par le président.

Ce pays, le deuxième le moins développé au monde selon l'ONU, est le théâtre depuis 2013 d'une guerre civile, même si elle a considérablement baissé d'intensité depuis quatre ans.

Certains groupes rebelles avaient lancé, fin décembre 2020, une nouvelle offensive contre le régime du président Faustin Archange Touadéra à la veille de la présidentielle.

Ce dernier a finalement été réélu et son armée a aujourd'hui largement reconquis le territoire centrafricain, mais grâce à l'appui de centaines de paramilitaires russes, des mercenaires de la société privée de sécurité russe Wagner qui, selon l'ONU et la France, exercent une forte influence sur Bangui.

Selon des experts de l'ONU, des membres de Wagner auraient commis des violations systématiques et graves des droits humains.

La société Wagner est signalée dans plusieurs pays d'Afrique sub-saharienne où la Russie est présente, notamment au Mali et en République centrafricaine, mais elle intervient également en Libye, en Syrie et en Ukraine.

L'Union européenne a sanctionné ce groupe de sécurité, ainsi que huit personnes et trois sociétés qui lui sont liées, pour les "actions de déstabilisation" menées en Ukraine et dans plusieurs pays d'Afrique. Les Etats-Unis ont également imposé des sanctions à l'unité, tout en mettant récemment en garde le Mali contre une embauche des mercenaires russes.

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